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28 / 03 / 2012 | 11 vues
Dominique Delaveau / Membre
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Crédit Foncier : la colère monte

Avec l’arrivée du nouveau directeur général Bruno Deletre cet été au Crédit Foncier, la mise en place d’un plan à moyen terme 2012-2016 a rapidement été annoncée.

S’il apparaît logique qu’un dirigeant a besoin de faire des « plans » régulièrement (précédemment, il y a eu le plan stratégique 2008-2012), le dernier en date ne semble pas aussi habituel.

En effet, le plan à moyen terme est annoncé comme la contrepartie de la recapitalisation de 1,5 milliard d'euros, faite par l’actionnaire au dernier semestre 2011, contrepartie elle-même de l’exposition à la dette grecque sortie de la SCF.

La gestion prévisionnelle des départs en retraite


Pour mémoire, depuis l’adossement aux caisses d’épargne en 1999, l’actionnaire a largement récupéré sa mise. La direction pensait bien enclencher la réorganisation du Crédit Foncier, avec un outil de choix : la gestion prévisionnelle des départs en retraite, qui a fait l’objet d’un accord fin 2011.

  •  La direction prévoit à ce sujet que 70 % des salariés éligibles adhèrent au dispositif de gestion de départ en retraite. Cette prévision nous paraît très optimiste. Rappelons que précédemment, le dispositif DIEDRE, qui était beaucoup plus avantageux pour les salariés (et qui faisait suite au dispositif G60), a remporté 66 % d’adhésion. Nous doutons fort que les départs dans le cadre de la GPDR soient supérieurs à ceux de DIEDRE.

Que se passera-t-il si l’objectif de 70 % n’est pas atteint ? Et qu’en sera-t-il pour ceux qui resteront ?

  • Nous avons en effet du mal à y voir clair. L’accord de gestion prévisionnelle des départs en retraite prévoit un remplacement pour trois départs au périmètre de l’entreprise.

Dans le même temps, la pression s’accroît et des chantiers sont mis en place tous azimuts. Une façon d’occuper les salariés et de les empêcher de réfléchir ?

Ce sont des tableaux de bord, des chartes, des procédures, des certifications, alors que les conditions de travail se dégradent et que finalement de moins en moins de salariés sont véritablement en production. Pour autant, on attend d’eux toujours plus de productivité !

Car pour être occupés, ils le sont ! Ce, pour servir une communication de la direction toujours plus idéale et avantageuse.

Pressions

Les « indicateurs ressources humaines » affichent le nombre de recrutements (138 en 2011), mais jamais le nombre de démissions (65 en 2011), de ruptures en cours de période d’essai, et encore moins de licenciements (35 en 2011, dont 23 disciplinaires) et de ruptures conventionnelles (20 en 2011).

La DRH trouve-t-elle ces chiffres trop choquants pour les afficher ?

Pour le reste, nous attendons de voir le bilan social 2011, qui tarde à sortir, alors que le Code du Travail prévoit qu’il soit présenté aux instances dans les 4 mois suivant la fin de la dernière des années visées, soit avant fin avril 2012 et encore faut-il que chaque comité d’établissement concerné ait fait préalablement le même exercice, en ayant eu le projet de bilan social 15 jours au moins avant la séance.

Nous y trouverons à n’en pas douter quelques précisions bien intéressantes sur les rémunérations, les évolutions de carrières. Et encore, nous n’abordons pas les horaires de travail, au mépris bien souvent de la vie privée : combien de réunions démarrent en soirée ou se déroulent pendant la plage horaire du déjeuner ?

Combien de salariés sont contraints de prendre un logement la semaine, éloignés de leur famille qu’ils ne retrouvent qu’en fin de semaine ? Combien sont reliés à leur blackberry comme un fil à la patte ? Et la direction ose prétendre qu’elle respecte la vie personnelle de ses salariés !

Part variable valorisée en baisse


Le plan à moyen terme prévoit aussi pour 2012 une « part variable valorisée suivant un dispositif refondu ».

Comme les choses sont élégamment dites, pour ne pas avouer clairement que l’enveloppe globale baisse de 40 % et que la part managériale augmente !

Nous savons déjà que sur la distribution de la part variable au titre de l’année 2011, même si un salarié a atteint ses objectifs mais qu’il a été absent pour raison de santé ne serait-ce qu’un jour, sa prime variable ne lui est pas distribuée en totalité.

Nous sommes certains qu’un jury prud’homal apprécierait. Plusieurs cas nous sont signalés par des collègues. Ce qui s’ajoute aux tergiversations de la direction sur le calcul-même de la prime variable, en fonction du PNB de référence.

  • La coupe commence à déborder, et ça grogne dans les étages. Lors de l’appel à la grève du 20 mars, environ 25 % des salariés se sont déclarés grévistes.


Ce chiffre est un début et il n’est pas négligeable. Il serait supérieur si des pressions n’avaient pas été exercées sur les salariés dans certaines directions.

Il faut que tous les salariés comprennent que tous les métiers sont susceptibles d’être touchés, y compris ceux qui n’ont pas encore été abordés en comité central d’entreprise.

La direction devrait bien prendre la mesure du mécontentement des salariés, qu’elle pourra sentir par le biais de la pétition, lancée par l'ensemble des organisations syndicales du Crédit Foncier...

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Oui, effectivement, la colère monte ! Nos dirigeant seraient bien inspirés de se rappeler (mais ceux d'aujourd'hui n'étaient pas là) que le personnel a occupé l'entreprise pendant 3 semaines en 1996 ! A bon entendeur ......