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09 / 11 / 2011 | 11 vues
Agora Des Ce / Membre
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Agora des CE : des élus à la barre pour co-piloter les complémentaires santé et l’épargne salariale solidaire

C’est à Rennes, le 8 novembre que se tiendra la troisième édition de l’agora des CE, à l'initiative du groupe Chèque Déjeuner, du Crédit Coopératif et du groupe Macif. L’occasion pour les élus des CE d’échanger avec 40 acteurs de l’économie sociale capables de redonner tout son sens à leur action.

Sur le champ de la complémentaire santé notamment. Les réactions automnales face à la taxation gouvernementale qui passe de 3,5 à 7 % sur les contrats santé témoignent du poids et du délicat équilibre, de la complémentaire santé dans les budgets des salariés et des entreprises.

« Les CE étaient à l’initiative des contrats collectifs facultatifs en santé dans les entreprises mais ils s’impliquent moins dans le pilotage des contrats collectifs obligatoires depuis de la loi Fillon de 2003 (*). C'est d'autant plus dommage que ce n'est pas si compliqué, contrairement à ce que certains veulent faire croire, et que des leviers d'actions sont à la clef », affirme Pascal Mellaza, en charge des partenariats d’Harmonie Mutuelles en Bretagne. Cette union de mutuelles qui représente 5 millions d’adhérents dont la moitié dans le cadre de contrats collectifs, pour la plupart obligatoires, entend témoigner lors de cette agora des risques induits par un pilotage unilatéral de la santé complémentaire par des « employeurs acheteurs » : montée en puissance du courtage et des assureurs, dumping sur les contrats souscrits... « S’impliquer, c’est agir pour des contrats réellement responsables et solidaires tout en intervenant sur le pouvoir d’achat des salariés et le choix d'un opérateur non lucratif », précise Pascal Mellaza qui réprouve la banalisation du terme même de mutuelle santé.

 

  • Retrouvez le programme des ateliers de cette 3ème édition de l'agora des CE, parrainée par l'ANCV (chéques vacances), Amallia (aide au logement des salariés) et l'UNAT (Union nationale des associations de tourisme et de plein air) qui s'inscrit dans le cadre du mois de l’économie sociale et solidaire et de la semaine de finance solidaire (du 3 au 10 novembre).


Deux ateliers portent d'ailleurs sur l'épargne salariale solidaire, un autre terrain où les élus de CE peuvent agir. Si les niveaux de redistribution de la prime dividendes sont pour le moment faibles, voilà une nouvelle source potentielle d'alimentation des plans d'épargne d'entreprise qui intègrent obligatoirement, depuis 2010, au moins un fonds solidaire dans le panel des choix proposés aux salariés. Fin 2010, sur les 3,15 milliards d'encours de l'épargne solidaire, 50 % proviennent de l'épargne salariale avec un taux de progression exponentielle. Globalement, sur les 85 milliards d'encours de l'épargne salariale, les fonds solidaires pèsent pour le moment 1,5 milliards d'euros. « La gestion de l'épargne salariale est paritaire. Les élus des CE sont donc parfaitement légitimes pour valoriser les fonds solidaires en faisant valoir l’investissement solidaire qui compose une partie de l’actif de ces placements. Ils peuvent aussi accompagner les démarches qui visent par exemple à créer des fonds d’épargne solidaires réservés aux salariés d'une même entreprise afin d’en faire des leviers de mobilisation interne », explique Sophie des Mazery, directrice de Finansol, l’association de promotion de la finance solidaire. L'agora des CE de Rennes sera l'occasion pour Finansol de présenter aux élus les ressorts d'un guide de l'épargne salariale solidaire, qui sera publié à la fin de l'année. Mais il faut avoir la taille critique d'un Carrefour ou d'un Schneider Electric pour créer son propre fonds d'épargne solidaires. Les leviers d'actions existent aussi dans les PME. « Les élus peuvent aussi promouvoir des fonds multi-entreprises qui vont financer des activités à fort impact social ou environnemental, réalisées sur le territoire de leur entreprise. Les moyens d'actions sont multiples. Cela peut passer notamment par l’affectation par défaut vers le fonds solidaire, de l’épargne salariale pour laquelle les salariés n’ont pas indiqué leur choix de souscription », souligne Sophie des Mazery. Des initiatives suivies de près par Cezam et Ancav-TT, deux mouvements associatifs de coopération et de solidarité entre comités d’entreprise qui relaient l'agora au sein de leur réseau.

(*) Exonération de charges sociales sur les contrats collectifs obligatoires.

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