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17 / 09 / 2009 | 1 vue
Victor Waknine / Membre
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Inscrit(e) le 01 / 08 / 2009

L'entreprise en crise, c'est la lutte des places

L'actualité dramatique de ces derniers jours sur la souffrance chez France Telecom, n'est hélas pas un phénomène unique dans les entreprises publiques ou privatisées.

Dans ce type d'entreprises, le collectif était porté au pinacle, car travailler chez EDF, Renault, La Poste, la SNCF, la RATP, France Télécom etc ne nécessitait pas le besoin de faire appel à des psys ou des coachs pour renforcer ou équilibrer un collectif de travail ayant un statut de service public.

Hélas, la libéralisation dogmatique des services publics voulue par la CEE a propulsé le management et les salariés du public dans une nouvelle galaxie managériale faite de paradoxes importés du privé et appliqués à des corps socialement pas préparés à cette mutation.

  • Un des grands classiques du paradoxe managérial tyrannique d'importation, réside dans l'affichage permanent de la demande d'autonomie des collaborateurs.
Car être autonome, cela sous-entend d'avoir participé aux orientations stratégiques, d'y avoir adhéré et surtout d'avoir les moyens propres à son autonomie, ce qui fait souvent défaut dans l'entreprise en crise où le management baillône par la peur l'esprit de dialogue et de propositions.

La performance d'une entreprise est le résultat de centaines d'initiatives et d'intelligences qui, collectivement, amènent celle-ci à proposer un service/produit adapté au marché et apprécié par ses clients.

De plus, la notation individuelle va à l'encontre d'une démarche solidaire et collective qui fait la force du groupe. Celle-ci engendre des postures de repli et de béni oui-oui quand ce n'est pas la médisance, la fausse rumeur, l'isolement et le harcèlement.
 
  • C'est encore plus sournois dans une entreprise publique, où l'agresseur pense inconsciemment qu'il ne met pas en danger le revenu de subsistance de son subordonnée car ils sont tous les deux non-licenciables et il peut donc le faire souffrir sans heurter sa conscience.
La dictature gestionnaire à réussi à faire admettre que la somme des performances individuelles correspond à la performance globale, ceux-là mêmes admettent lors d'une acquistion que 1 et 1 ne font pas forcément 2 et leur donne donc l'opportunité de justifier des restructurations inévitables côuteuses en ressources/vies humaines.

Il y a donc urgence à revoir à la fois la cohérence stratégique et managériale et de rapprocher les 2 parties du ciseau que représentent l'Intérêt et l'Obligation qui nécessitent la véritable conciliation entre l'individu et le collectif de l'entreprise.
 
Et cela est d'autant plus critique et urgent dans l'entreprise publique. À défaut, nous continuerons à subir la lutte des places, nouvelle et sinistre bataille contemporaine des classes laborieuses, indépendemment de leur statut.
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