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26 / 08 / 2009 | 10 vues
Hélène Truffaut / Membre
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France Télécom s'attelle enfin aux risques psychosociaux

C'est fait: Olivier Barberot, DRH du groupe France Télécom, a rencontré, ce mardi 25 août, les délégations des six organisations syndicales (OS). A l'ordre du jour: les risques psychosociaux dans l’entreprise.

A l'issue de cette réunion, la direction s'est engagée sur quatre points.

  • L’ouverture rapide d’une négociation pour la déclinaison dans le groupe des dispositions de l’accord interprofessionnel sur le stress.
  • Le renforcement des équipes de médecine du travail et l’amélioration de l’animation du réseau des assistantes sociales.
  • Le renforcement des équipes de ressources humaines de proximité.
  • La réaffirmation de la possibilité de négociations locales sur les mesures d’accompagnement liées à des projets d’évolution d’organisation.

Un premier pas plutôt bien accueilli par les OS. Même si, pour Sud, « il est regrettable d'avoir autant attendu et d'en être arrivé à une telle dégradation de la situation des salariés dans l'entreprise avant de décliner l’accord interprofessionnel sur le stress », estime Philippe Méric, délégué syndical central. Qui se dit dubitatif quant au contenu de cette négociation et à la volonté de France Télécom de s'attaquer aux causes réelles de la souffrance, que sont l'organisation du travail et les méthodes de management.

« Il est grand temps de prendre des mesures concrètes », Pierre Morville, CFE-CGC/Unsa

« Il y a cinq ans, lorsqu'il y avait un suicide, on l'attribuait à des raisons personnelles, commente Pierre Morville, délégué syndical central CFE-CGC/Unsa. Aujourd'hui, on pense tout de suite au travail. C'est devenu une évidence et la récente « épidémie » de suicides chez France Télécom est très inquiétante. Il est grand temps de prendre des mesures concrètes! »

L'exercice ne sera pas simple. « L'entreprise a tout de même engagé une restructuration industrielle sans précédent, en annonçant officiellement, en 2006, 22 000 suppressions de postes. Sans PSE. Et sans aucun accord syndical. Du jamais vu! », rappelle Pierre Morville. Et de pointer le mélange des genres dans lequel baigne le personnel de France Télécom, « entre hyperlibéralisme et fonction publique ».

Un appel unitaire à la mobilisation

« Compte tenu de la nécessité pour l’entreprise de poursuivre sa transformation dans un contexte d’évolution rapide de ses métiers et d’attentes de ses clients, ainsi que d’une très forte pression concurrentielle, Olivier Barberot s’est engagé à renforcer la communication interne, le dialogue et la pédagogie autour de l’ensemble de ces sujets », précise, du reste, le communiqué de presse diffusé par l'entreprise.

Prochaine étape: le 10 septembre prochain. Une rencontre étant prévue avec les représentants du personnel lors du comité national d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail. Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC/Unsa, CGT, FO et Sud ont également lancé un appel unitaire à la mobilisation pour cette date. Sud devrait, pour sa part, déposer un préavis de grève et espère convaincre les autres OS d'en faire autant.

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