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03 / 04 / 2009 | 2 vues
Pascal Bouchard / Membre
Articles : 10
Inscrit(e) le 06 / 03 / 2009

Education: les grandes manoeuvres syndicales ont commencé

Le congrès du SNES, le syndicat national des enseignements de second degré, a donné fin mars, mandat à la FSU de se rapprocher de la CGT, puisqu'elle constate que la fédération, puissante parmi les enseignants, n'arrive pas aux seuils de représentativité dès qu'elle sort de son cadre.  Pour la petite FAEN, qui a toujours défendu l'autonomie revendiquée dans son sigle, la question de la survie est posée, et ses dirigeants ont rencontré le SGEN-CFDT, la FERC-CGT et la fédération FO de l'enseignement.

Selon l'éditorial de son bulletin, "les fédérations qui n'atteindront pas les seuils de représentativité fixés par le gouvernement risquent fort d'être privées de tout moyen de fonctionnement" et, à l'Education nationale, "trois à six autres fédérations seraient dans la même situation que la FAEN".

 Les 5 grandes confédérations ont leurs syndicats enseignants, mais seule la CFDT et, dans une moindre mesure, FO, ont réussi à s'implanter Paysage totalement incompréhensible

Il faut dire que la situation est assez surprenante. Les 5 grandes confédérations ont leurs syndicats enseignants, mais seule la CFDT et, dans une moindre mesure, FO, ont réussi à s'implanter, la CGT ne syndiquant pratiquement que des enseignants de lycées professionnels, la CGC et la CFTC échouant à s'implanter. La FEN règnait presque sans partage, jusqu'à ce qu'elle éclate et donne naissance à deux fédérations rivales, la FSU et l'UNSA. Mais se sont développés des syndicats catégoriels, comme le SNC (devenu SNCL) qui défendait les PEGC, et les professeurs de collèges, ou le SNALC, qui regroupait plutôt les professeurs de lycée "apolitiques". Le SNETAA regroupait les profs de lycée professionnels qui n'étaient pas à la CGT. 

La loi leur a imposé d'appartenir à des fédérations, et, très logiquement ... ils ont créé chacun leur fédération, la FAEN, la CSEN et EIL, qui ont créé de nouveaux syndicats, puisqu'une fédération ne peut pas réunir un seul syndicat. D'où quantité de micro-syndicats, sans électeurs, ou si peu. Ajoutez quelques scissions, et vous avez un paysage totalement incompréhensible à qui n'est pas, depuis très longtemps, du sérail. 

Au delà des jeux d'appareil

Les syndicats enseignants ne pourront plus raisonner dans leur tour d'ivoire, et seront obligés de tenir compte du point de vue des autres salariés 

Dès lors que s'appliqueront au secteur public les règles de représentavité du privé, avec des seuils de 8 ou 10% à l'échelle des fédérations, donc de l'ensemble des personnels, et non plus des syndicats avec leurs niches où ils ont chacun une réelle, quoique relative représentativité, seules sont assurés de se maintenir au sein de l'Education nationale la FSU, l'UNSA et le SGEN-CFDT. Au sein de la Fonction publique, FO se maintiendra, mais pas la FSU, malgré ses efforts pour élargir son champ de syndicalisation. L'UNSA a tenté un rapprochement avec la CGC, pour pallier le départ vers FO de ses policiers. Le grand chamboule-tout a commencé. Au-delà des jeux d'appareil, c'est le fonctionnement même de l'Ecole qui en sera bouleversé, puisque les syndicats enseignants ne pourront plus raisonner dans leur tour d'ivoire, et seront obligés de tenir compte du point de vue des autres salariés. Y sont-ils prêts?

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