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30 / 09 / 2008 | 11 vues
Jean-Paul Garagnon / Membre
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Licenciements individuels : la « chasse aux vieux » est rouverte à EDS France

Des salariés âgés de 57 ans qui se voient proposer par la DRH un départ négocié, sous forme de licenciement : c'est le retour de la "chasse aux vieux" chez EDS France.

Outre ses indemnités légales, le salarié perçoit une prime censée compenser le manque à gagner entre le salaire net et les allocations Assedic (pratique habituelle : 6 mois de salaire pour ceux qui ne négocient pas, jusqu’à 12 mois pour ceux qui insistent un peu, voire beaucoup plus pour les hauts dirigeants).

Le plaisir de travailler dans une entreprise comme EDS France a beau être immense, l’attrait de quelques années de « retraite » supplémentaire finit par l’emporter. Et on ne peut pas en vouloir aux salariés qui nous quittent dans ce cadre de saisir l’occasion d’aller voir ailleurs, là où EDS n’est pas.

Bien sûr, cette pratique est illégale, et l’on doit noter l’hypocrisie générale :
  • de la direction d’EDS qui va faire financer ses réductions de coût par la collectivité, en l’occurrence les Assedic ; bien sûr, elle continuera avec ses amis du Medef à réclamer des réductions de « charges sociales », comme les cotisations Assedic par exemple ;
  • du Medef qui couvre ces pratiques communes dans de très nombreuses entreprises : en 1994, 42 % des licenciements étaient pour un motif autre qu’économique ; en 2006, ils étaient passés à 76 %. Dans le même temps, les patrons demandent de repousser le départ en retraite à 62, puis 65 ans ;
  • du gouvernement qui a restreint les aides aux préretraites, dit vouloir encourager « l’emploi des seniors » et allonge la durée de cotisation à 41 ans pour une retraite pleine, alors qu’il laisse chaque jour transgresser la loi à travers ces « vrais faux licenciements » ;
  • des confédérations syndicales enfin, CFDT, CFTC, CGC et FO, qui ont signé le 11 janvier un accord avec le Medef pour légaliser ces pratiques, accord repris avec empressement par la majorité en place dans la loi dite de « Modernisation du marché du travail ».

 

Alors justement, pourquoi EDS n'utilise-t-elle pas la "rupture  conventionnelle" mise en place après l'accord entre CFDT, CFTC, CGC, FO et Medef ? Parce que dans ce cadre, l'entreprise est tenue de respecter la procédure de licenciement, avec l'entretien préalable lors duquel le salarié peut se faire assister, avec des délais à respecter, un droit de rétractation, une homologation du directeur départemental du travai...  Trop long, trop de contraintes, trop de contrôles !

Pourtant, si EDS veut rajeunir sa pyramide des âges, des moyens existent : il suffit de dispenser d’activité les plus proches de la retraite, en signant un accord de cessation anticipée d’activité.

Ah ben oui, ça coûte un peu plus cher à l’entreprise, mais c’est légal et ça diminuerait la prise en charge par la collectivité, c’est-à-dire nous !

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