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08 / 01 / 2014 | 93 vues
Nathalie Serpossian / Membre
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Le tuteur : un transmetteur intergénérationnel à valoriser

Le contrat de génération porte-t-il les germes d’un changement de culture d’entreprise en matière de mode de transmission des connaissances et de l’expérience ? C’était la question posée par l’IFOD, un organisme de formation spécialisé dans les métiers de l’accompagnement à l’occasion du café social du 28 novembre, organisé et animé par Miroir Social.

Le plaisir de transmettre

« Le tuteur est un transmetteur intergénérationnel dont le rôle doit être valorisé dans l’entreprise. Cette valorisation passe en premier lieu par une préparation à cette mission qui s’improvise d’autant mois qu’elle est source de gains de productivité mais aussi de cohésion sociale. Il n’y a pas par défaut un profil type du bon tuteur puisque c’est quelque chose qui s’apprend. La valorisation ne passe pas par une valorisation financière mais par le plaisir de transmettre avec une dimension culturelle », indique le psychosociologue Olivier Devillard, fondateur de l’IFOD. Cette question de la prime de tutorat revient souvent. « On me l’a à chaque fois demandé, j’ai à chaque fois refusé. Nous avons en revanche mis en place une certification des tuteurs avec l’UIMM », rebondit Hervé Dufoix, DRH de l’AFPA, qui a développé la pratique du tutorat dans le cadre d’une GPEC de terrain, alors qu’il était DRH d’une DCNS en pleine transformation. L’occasion d’appréhender concrètement les compétences liées à chaque métier et les moyens de les transmettre. « La meilleure des valorisations consiste à donner au tuteur le temps nécessaire pour accomplir sa mission », souligne Xavier Royer, directeur de l’ingénierie des compétences d’Opcalia.

L’aide, accordée sur trois ans pour chaque signature d’un contrat de génération, vaut-­elle vraiment la peine pour des employeurs parfaitement conscients qu’ils s’exposent alors à un potentiel contrôle des services de l’État ? Certainement pas pour ceux qui ne tiennent pas à s’approprier l’esprit de cette loi. Pour les employeurs qui s’engageront dans la démarche, elle
permet :

  • une nette amélioration dans l’intégration des nouveaux collaborateurs, qui limite le « turn-­over »,
  • de capitaliser les connaissances et savoir-­faire de l’entreprise .

Pour Hervé Dufoix, « il ne faut pas tout attendre de la loi. La prise en compte de la transmission dans l’entreprise est avant tout un état d’esprit ».

Vers une approche globale de la transmission

Le contrat de génération alimente la dynamique à l’œuvre pour rendre la formation professionnelle plus efficace, moins rigide et plus en adéquation avec les besoins des entreprises. C’est d’ailleurs l’enjeu de la négociation sur une nouvelle réforme qui doit s’achever le 12 décembre, pour créer les conditions pour que les plans de formation de beaucoup d’entreprises, même des grandes, ne ressemblent plus à un inventaire à la Prévert. « L’efficacité passe notamment par le développement du rôle des formateurs internes », note Xavier Royer. L’IFOD propose une formation au tutorat afin de valoriser et transmettre le savoir-faire et le savoir-être de l’entreprise.

L’entreprise apprenante, c’est celle qui a une approche globale de l’accompagnement et de la transmission. « À l’AFPA, nous relançons le tutorat mais nous avons aussi mis en place une équipe de formateurs interne. Les rôles sont bien distincts », explique ainsi Hervé Dufoix. Le développement continue les différentes formes de coaching dans les entreprises illustrant l’importance du savoir-être dans les performances des organisations. Les modes de transmission se diversifient entre la formation externe, la formation interne, le tutorat, le coaching ou encore le mentorat. Pour Olivier Devillard, co-fondateur de la société française de coaching en 1994, « le mentor, c’est celui qui aide un salarié à franchir le cap d’une situation complexe en partageant son expérience alors que le coaching s’inscrit dans une logique de développement personnel. Il est important de bien distinguer les rôles entre celui d’un formateur interne, d’un tuteur, d’un coach ou d’un mentor ».

Par ses fondamentaux et ses valeurs, l’IFOD est au cœur de ces sujets de professionnalisation des métiers de l’accompagnement. L’efficacité de la transmission des connaissances, de la culture d’entreprise, de l’expérience et du savoir-être dépend en effet de la bonne articulation de ces différentes approches.

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