Participatif
ACCÈS PUBLIC
11 / 02 / 2010 | 6 vues
Patrick Djelalian / Membre
Articles : 5
Inscrit(e) le 29 / 09 / 2008

Le point de vue d’un… dinosaure mutualiste sur le détricotage de la Sécurité sociale !

Il y a quelques années de cela, encore jeune président de la MCDéf, j’avais eu l’honneur de représenter le président de la Mutualité Fonction Publique à un débat mutualiste dont le sujet s’inscrivait dans le cadre d’une énième réforme (ou plutôt détricotage !) de la branche maladie de la Sécurité sociale.

À cette occasion, fort de mes convictions sociales et mutualistes, j’avais défendu une idée générale, à savoir la nécessité d’un régime obligatoire de haut niveau, seul garant pour l’ensemble de la population de l’accès à un système de santé de qualité ; les complémentaires n’ayant pas pour vocation de se substituer à la solidarité nationale.

Je venais sans doute de découvrir une autre forme de mutualisme…

Quelle n’avait pas été ma surprise de me voir qualifié par l’un des intervenants, dirigeant mutualiste, de dinosaure ! Je venais sans doute de découvrir une autre forme de mutualisme… Mais de toute évidence, compte tenu des réactions de la salle, je n’étais pas, heureusement, le seul représentant de cette espèce animale !

Outre le fait que les dinosaures auront eu une durée de vie bien supérieure à celle du mouvement mutualiste, il faut bien constater que les faits ont donné raison à l’animal !

Face à la crise cyclique majeure et prévisible que traverse l’économie mondiale, notre système de protection sociale, bien que mis à mal par plusieurs décennies de politiques « anti-régime obligatoire » conduites par des gouvernements successifs cyniques ou naïfs,  parfois malheureusement relayés sur le terrain par certains dirigeants sociaux, a donc amorti, sans doute mieux ou moins mal qu’ailleurs, les effets sociaux de la crise. 

Gare à la prochaine secousse

Le « miracle » ne se reproduira pas une seconde fois : à la prochaine secousse majeure, le filet social s’effondrera ! 

Les coups de Trafalgar en matière de santé, nous en avons connus et en voici quelques uns sans être exhaustif : la CMU (le premier accroc à l’universalisme de la Sécurité sociale ou comment à partir d’un vrai problème, on met en place de fausses solutions), les désengagements successifs de la Sécurité sociale, avec comme corollaires la détérioration des solidarités et l’explosion des restes à charge, la politique de l’hôpital, la place donnée au secteur lucratif assurantiel, la quasi-institutionnalisation des dépassements d’honoraires légaux ou sauvages etc., sous le regard lointain des chasseurs de dinosaures. 

  • Que dire de projets en cours, comme le transfert aux complémentaires d’une partie des affections de longue durée qui ne seront donc plus couvertes par la solidarité nationale, transfert masqué dans le débat sur la prise en charge des maladies chroniques ?
  • Que dire de projets en cours comme la couverture de la dépendance au travers de la création d’un 5ème risque (une nécessité par ailleurs !) dont une partie conséquente du financement ne relèvera plus de la solidarité nationale mais de démarches individuelles ?


Pour le mouvement social et ses acteurs, l’heure n’est plus aux petits calculs d’intérêts électoraux, de carrières ou de bien-être, de préservation des prés carrés, aux egos surdimensionnés des petits ou grands chefs réels supposés ou auto-proclamés ; l’heure est aux regroupements de tous ceux, individus ou organismes, qui veulent agir pour faire repartir rapidement dans le bon sens le balancier de la solidarité nationale !

J’en connais de nombreux, de toutes chapelles et obédiences, et ce sont des amis !  Alors unissez-nous ?

Afficher les commentaires

...et c'est plus que jamais d'actualité

Effectivement les choses ne sont pas simples dans le contexte actuel et la tâche est d'importance...autant de raisons pour ne plus tarder à s'inscrire résolument dans la démarche avec tous celles et ceux qui partagent les mêmes convictions et les mêmes valeurs...j'en suis!!!