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30 / 11 / 2018 | 673 vues
Cgt Macif groupe / Membre
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Comment la direction de la Macif a amputé la participation due à ses salariés en 2018

Les salariés de la Macif auraient dû percevoir 3 fois le montant versé au titre de la participation en 2018.
 
Le 2 mai 2018, l’employeur a triomphalement annoncé aux salariés qu’ils percevraient un intéressement de groupe de 550 € bruts. À cela s'ajoute un intéressement d'UES à hauteur de 40 % sur le salaire et de 60 % sur la durée de présence dans l’entreprise en 2017, soit 1 032,96 € pour, par exemple, un conseiller ayant 5 ans d’ancienneté à temps plein et une participation de 773,43 €.
 
En tout, ce conseiller chanceux touchait un montant total de 2 356,39 €. Avec une augmentation générale de 1,4 %, il fallait au moins ça.

Il s’est même trouvé au moins un syndicat particulièrement heureux d’avoir pu largement contribuer à cette avalanche de bonnes nouvelles.
 

Pourtant, il n’y avait vraiment pas de quoi se vanter...

En examinant les comptes de 2017, la CGT a remarqué une très forte hausse des provisions sur les sinistres survenus avant 2017, les faisant passer à 206 millions d'euros. 

Pourquoi un tel besoin en provisionnement ? 

On nous a d’abord dit qu’il s’agissait d’un rechargement de provisions pour les sinistres corporels, alors que la gestion des corporels graves est centralisée avec une expertise hyper pointue des gestionnaires ? Cette explication ne tenait pas la route et ça se voyait.
 
La seconde explication paraît beaucoup plus crédible. Il s’agissait de réduire le résultat, donc de réduire le montant de l’impôt sur les sociétés à payer (dont le taux est passé de 34 à 45 %). Bravo, bel esprit citoyen ! 
 
Rassurez-vous, nous dit-on, cela a été fait de manière tout à fait légale et règlementaire (encore heureux !).

Alors quelles ont été les conséquences de cette réduction du résultat pour les salariés, sachant que la participation consiste justement à verser une part sur les bénéfices de l'entreprise à chaque salarié. 
 
La CGT en a recalculé le montant en fonction de ces variations de provisions techniques. Il s’avère que le budget de la participation aurait dû passer de 8 à 21 millions d'euros, montant qui aurait permis aux salariés de percevoir une participation 3 fois plus importante. 
 
Lors du CCE des 19 et 20 juin 2018, la direction a répondu à cela qu’elle regrettait l’augmentation de la taxe sur les sociétés.

Regrette-t-elle autant les 44 millions d'euros de CICE qu’elle a perçus depuis 2014 de la part de l’État et qui auraient dû servir, entre autres, à créer de l’emploi ?
 
Décidément, l’employeur veut gagner sur tous les tableaux, encaisser les aides de l’État, payer le moins d’impôt possible et mettre les effectifs sous pression.
 
À la différence de la participation et de l’intéressement, l’augmentation générale des salaires n’est soumise à aucun jeu d’écriture et le salarié la conserve définitivement. 
 
La CGT demande à la direction de rendre l'argent sous forme d'augmentation générale en préambule de la NAO 2019.
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