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29 / 03 / 2010 | 10 vues
Thierry Segard / Membre
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Tioxide calais : une envie de réussir ensemble

Lettre ouverte à Peter Huntsman, CEO du groupe Huntsman, dont Tioxyde est une filiale.

Notre rôle de représentants du personnel et de contribuer au progrès économique et social de l’entreprise. Ce texte a pour objectif de montrer l’importance du dialogue et de l’écoute dans nos efforts actuels de redressement de Tioxide Calais.  

Respecter les règles

La charte Huntsman stipule que la société s'engage à respecter les lois et règlements en vigueur dans les différents pays, et nous pensons que ces intentions sont sincères. Les lois françaises doivent donc être respectées par ceux qui représentent le groupe.

Même si la gestion de l'entreprise est sous l'entière responsabilité du chef d'entreprise, le comité d'entreprise a un droit de regard sur cette gestion et peut influer sur les décisions concernant les salariés.

  • Dans les domaines de compétences du comité d'entreprise, le chef d'entreprise est tenu de le consulter avant de prendre toute décision, même si le comité d'entreprise rend des avis et des voeux qui ne s'imposent pas à l'employeur.
  • Le dialogue social dépend aussi d'un comité d'entreprise vigilant et actif puisqu'il bénéficie d'un droit d'initiative et de proposition.
  • Le Code du Travail donne au comité d'entreprise une compétence de principe sur les questions économiques et lui permet d'intervenir sur l'ensemble des autres questions, les domaines dans lesquels le comité d'entreprise est consulté sont très larges et variés.

Nos interventions sont constructives. Elles ont pour but d’améliorer la conduite de l’entreprise, dans l’intérêt de tous : des salariés aux actionnaires. Écouter l’avis des salariés est aussi un moyen d’améliorer la compétitivité d’une entreprise.  

Notre passé : des représentants du personnel peu respectés

Malgré de nombreuses mises en garde, la direction de Calais a fait la sourde oreille et nous ne pouvions tolérer de tels agissements. À de trop nombreuses reprises, les droits d’information et de consultation du comité d’entreprise n’ont pas été respectés. C'est pourquoi le comité a décidé de réagir en juin 2009 pour faire cesser cette attitude de transgression régulière des règles en vigueur.

Aujourd'hui, cette plainte est présentée aux salariés comme mettant en péril la confiance que vous nous accordez, et fait peser sur nos épaules la responsabilité d'une éventuelle fermeture du site. Ceci est tout simplement inacceptable et dénué de tout sens moral.

Notre objectif est seulement de rappeler à tous que les représentants du personnel doivent être écoutés et parfois même entendus ! 

Respecter tous les partenaires

Dans la situation de notre entreprise, il ne faut négliger aucune aide. Nous, représentants du personnel, intervenons régulièrement auprès des collectivités locales. Il faut garder en tête que ce sont justement ces politiques qui peuvent nous accorder des aides dans nos futurs projets. Pour mémoire, en début 2009, lorsque notre direction nous avait annoncé la probable fermeture du site, j'étais personnellement allé voir les personnalités politiques de la région. Elles étaient disposées à nous accompagner dans le « projet engrais » mais n'ont reçu qu'une fin de non recevoir de la part de nos dirigeants, c'est vraiment dommage.

Aujourd’hui encore, nous avons besoin que toutes les parties de l’entreprise s’investissent auprès des collectivités locales afin de tirer le meilleur parti des possibilités existantes.  

Le savoir des salariés est la base de la compétitivité

Nous avons fait face depuis de nombreuses années à des plans de restructurations qui étaient certes nécessaires mais qui ont aussi fait beaucoup de mal à notre entreprise. Des salariés sont partis avec leur savoir, beaucoup d'autres ont changé de postes, les méthodes de travail ont changées. Nous constatons souvent aujourd’hui que les effectifs ne sont plus en adéquation avec les besoins.

Nos dirigeants ont été contraints de faire des coupes dans les réparations de matériels et aujourd'hui, cela se ressent. Nous constatons qu'il est de plus en plus difficile de faire notre travail dans des conditions normales. L’implication du personnel est d'autant plus nécessaire qu’il est plus difficile de produire avec des installations qui ne sont pas toujours en état. Cependant, la volonté est là et même si des désaccords sur les salaires subsistent, les gens sont motivés et font leur travail avec un seul but : garder leur emploi en pérennisant le site. Les salariés veulent améliorer la qualité et la compétitivité ; c’est pour cela que les représentants du personnel participent, s’investissent et proposent

Les salariés ont déjà consenti à beaucoup d’efforts

Par le passé, le personnel a déjà accepté le gel des salaires et des bonus. Notre intéressement 2008 a été versé en deux fois en dépit d'un accord écrit qui le prévoyait en un seul versement. Nous avons : accepté des congés imposés, produit et amélioré le Deltio dans des conditions épouvantables, accepté l'annulation à la dernière minute des congés d'été pour redémarrer plus tôt en juillet, redémarré l'usine en un temps record, subi les intempéries…

Il ne faut pas oublier que, grâce à tous ces efforts, les coûts à la tonne des mois de mai septembre, octobre et novembre sont descendus sous la barre des XXXX €/tonne (info confidentielle).

Des moyens pour produire mieux

Des éléments indépendants de la motivation du personnel sont à notre sens responsables de certaines défaillances. Le manque de pouvoir de décision des gens de terrain est pénalisant. Ce sont pourtant eux qui ont la vision la plus claire des efforts de maintenance ou investissements nécessaires. Il ne faut pas se focaliser uniquement sur le respect d'un budget maintenance mais au contraire intégrer toutes les composantes afin d'influer sur le gain global. Une réparation même si elle est jugée coûteuse peut générer des gains en énergie ou en productivité, et au final s'avérer rentable.

Que dire également du parc minerai non couvert à Calais alors qu'il l'est en Espagne et en Italie ? Notre climat est pourtant moins clément. Lors des épisodes pluvieux de décembre, nos collègues ont eu à déboucher les broyeurs en permanence pour produire avec un minerai humide. Dans le même temps, un bateau de slag était attendu mais n'arrivait pas. Tout cela nous a fait perdre beaucoup de production. Nous ne comprenons pas que l'on puisse comparer une usine avec une autre, si elles n'ont pas exactement les mêmes procédés. 

Réussir ensemble

Nous sommes conscients que les solutions ne viendront que d’un projet commun que tout le monde comprend et auquel on ne peut qu'adhérer. Les salariés et leurs représentants souhaitent en effet que des solutions soient apportées pour pérenniser ce site auquel ils ont beaucoup donné.

Pour terminer j'aimerais vous dire combien John Dimas, notre nouveau président est apprécié à Calais, la tâche est difficile mais il ne compte pas ses heures pour nous aider chaque jour à progresser.  

Le potentiel est là, la motivation aussi, nous avons l'envie de réussir ensemble.

 

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Salut les Tioxidiens,

Dommage que je ne sois pas  rester bosser comme operateur  à la magno .

Car syndicalement y a encore beaucoup de chose à faire et de combat à mener  chez Tioxide.

La solidarité avec les sous-traitants victime du délit de marchandage notamment.

Tant qu'il y aura le panier de crabes  au niveau Directionnel  pour tirer les ficelles , la RH à 2 balles , les  dès seront toujours pipés.

Le respect  des institutions représentatives  du  personnel   doit  parfois  passer par les tribunaux , pour  recadrer  le dirigeant un peut trop  à l'aise dans ces dérives du non respect du  code du travail.

La base d'une bonne relation est le respect  mutuel .

Le fait d'en parler hors de l'entreprise  est souvent nécessaire  car pour un syndicaliste  celui qui ne dénonce pas  consent.

Il est temps  peut être de montrer un peu plus les dents  .

Courage  est soyer fort .

Amicalement.