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06 / 09 / 2018 | 5 vues
Hélène Fauvel / Abonné
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Prélèvement à la source : quand la politique prend le pas sur le bon sens

Par quel cheminement une réforme présentée comme d’une ébouriffante modernité a-t-elle pu amener les politiques à se gratter la tête et à se poser des questions sur les conséquences potentielles de cette réforme de la collecte de l’impôt à seulement quatre mois de l’échéance ?

Ainsi, ces dernières semaines, une réforme dite indispensable, moderne et soi-disant souhaitée par les Français s'est trouvée au centre d'une polémique politique où chacun y allait de son petit couplet.

Du coup, pas un jour ne passait sans que les médias n’en fassent état et, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les contribuables se mettent aussi à douter.

Afin de se rassurer, certains se précipitaient vers les guichets des finances publiques ou multipliaient les appels téléphoniques pour obtenir des réponses techniques. Douce ambiance !

Au vu de la décision annoncée, il est permis de s’interroger sur les motivations réelles de la tempête politique et médiatique déclenchée par les questionnements publics du Président de la République à propos du prélèvement à la source.

S’il s’agissait en effet d’obtenir des précisions, des assurances ou encore des modifications, n’aurait-il pas été plus simple et surtout plus respectueux de la part des équipes en charge du projet, de les demander en toute discrétion aux services de la DGFiP concernés ?

Si les choses ne se sont pas déroulées ainsi, c’est, pour notre syndicat, parce que la vraie raison est ailleurs.

Au règne de la communication qui est en train de prendre le pas sur toute autre considération, il est bien évident qu’une simple annonce indiquant que toutes les garanties avaient été obtenues ne pouvait suffire. Il fallait nécessairement persuader les Français que le Président veille à tous les détails, au risque d’introduire le doute sur la capacité des services de la DGFiP à mener à bien cette réforme.

Nous n’acceptons pas que les compétences des agents des finances  publiques puissent être mises en doute comme elles l’ont été durant la semaine passée.Que les choses soient claires : notre organisation syndicale a toujours été opposée à cette réforme, considérant que la collecte de l’impôt doit rester une mission de l’État.

Pour autant, nous n’acceptons pas que les compétences des agents des finances publiques puissent être mises en doute comme elles l’ont été durant la semaine passée.

Si encore l’annonce de cette décision mettait un terme à la polémique, ce serait un moindre mal. Mais au contraire, la cacophonie de communication va laisser des traces.

Ainsi, les contribuables continueront de solliciter les services de la DGFiP pour obtenir des réponses ou des assurances que les agents seront bien en peine de leur donner tant que les améliorations promises n’auront pas été traduites dans des textes législatifs et réglementaires.

Le personnel va donc faire une nouvelle fois les frais d’une politique tournée quasi exclusivement vers la communication. En outre, ces couacs ne freineront aucunement la volonté gouvernementale de réduction des effectifs à la DGFiP.

En effet, non content de demander un travail supplémentaire, le gouvernement continuera sans état d’âme de supprimer des emplois à la DGFiP, sans doute en remerciement de l’engagement et de la loyauté du personnel. C’est inacceptable.

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