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26 / 09 / 2014 | 7 vues
Hélène Fauvel / Abonné
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Politiques de diversité et performances de l'entreprise

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s'est penché sur le sujet et a formalisé ses réflexions dans une étude présentée le 23 septembre en séance plénière sous le titre « l'apport économique des politiques de diversité à la performance de l'entreprise : le cas des jeunes diplômés d'origine étrangère ».

Pour le CESE, la question des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes a longtemps tardé à figurer à l’agenda politique. S’il est néanmoins une catégorie fortement concernée par les discriminations à l’embauche et qui ne saurait reposer uniquement sur des problématiques purement sociales ou territoriales, c’est celle des jeunes, dont les jeunes diplômés issus de l’immigration.

Afin de lutter contre les discriminations qui frappent « les oubliés de l’égalité des chances », la charte de la diversité a été rédigée en 2004, marquant la volonté des entreprises, à travers la RSE, de se saisir de la question des discriminations liées aux origines.

Le CESE rappelle que la diversité est apparue pour la première fois en France comme un atout au service des performances économiques autant qu’un élément de politique sociale, voire sociétale.

Toutefois, pour lui, force est de constater que l’objectif de la charte n’a pas été atteint en France.

Compétition internationale

Dans cette étude rapportée par Sonia Hamoudi (personnalité associée) au nom de la section des activités économiques, présidée par Jean-Louis Schilansky (groupe des entreprises), le Conseil économique, social et environnemental vise à porter une attention nouvelle et particulière aux diplômés dont l’apport à notre appareil productif serait d’autant plus précieux et qu’aucun talent ne saurait être perdu dans une telle compétition internationale.

Les difficultés à mesurer la diversité des origines sont souvent évoquées comme un frein ne permettant pas de s’emparer du sujet de la diversité ethnoculturelle... Toutefois, de nombreux organismes et méthodes ont été mis en œuvre, comme l’approche par le ressenti des personnes (chômeurs et recruteurs), et des résultats globaux ont été obtenus par des organismes tels que l’IFOP, l’APEC ou encore l’INSEE. Ce dernier constate par exemple qu’en moyenne, entre 2005 et 2009, 86 % des hommes français âgés de 16 à 65 ans avaient un emploi quand leurs deux parents sont français de naissance. Ils n’étaient que 65 % quand au moins un de leurs parents est immigré et originaire d’un pays du Maghreb.

Le CESE remarque que la mesure est possible et relève de la négociation d’entreprise, en conformité avec le cadre juridique et légal de la Constitution. Cette dernière ne constituant nullement un obstacle dès lors qu’il est question de politiques d’égalité des chances.

  • Le cadre juridique de la lutte contre toutes les formes de discriminations a notamment évolué au cours des dernières décennies, particulièrement du fait de l’action communautaire.
  • Mais il est également nécessaire d'avoir une approche économique de la diversité : véritable composante stratégique permettant d’apporter de la richesse, de l’innovation et de la créativité.

Parallèlement à la construction juridique du cadre de la lutte contre les discriminations et aux développements attendus de la politique contractuelle, la charte de la diversité était lancée, afin de répondre à une problématique délaissée par l’État : l’emploi des jeunes diplômés issus des minorités visibles.

Malgré la signature de chartes, d’accords ou de plans, les effets visibles de la charte demeurent insuffisants au regard de la problématique réelle.

Le CESE constate que la charte a été largement détournée de sa vocation initiale en l’étendant à d’autres domaines, reléguant ainsi la population initialement ciblée au dernier rang.
Parce que le sujet de la discrimination ethnique demeure le plus complexe de la diversité, une réelle volonté politique s’avère nécessaire pour qu’il soit sérieusement pris en charge et ce, d’autant plus que le tissu productif a tout à y gagner.

Pour conclure, la rapporteur de l’étude, Sonia Hamoudi, explique : « Pour que l’égalité des droits soit plus effective, il importe de décomplexer le sujet aussi bien auprès de la sphère politique que privée et de désinhiber les acteurs de son évaluation chiffrée ».

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