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19 / 10 / 2020 | 140 vues
Frédéric Gallois / Abonné
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Casse des acquis sociaux chez Solocal après une augmentation de capital réussie

Après une augmentation de capital réussie de 336 millions d’euros permettant à l’entreprise d’appréhender l’avenir plus sereinement, Solocal vient, contre toute attente, d’annoncer un projet aux organisations syndicales, visant à supprimer les RTT, à imposer des horaires d’équipe décalés ainsi que le travail le samedi.
 

Sous couvert de flexibilité et de compétitivité, la direction veut imposer de nouveaux horaires (travail tôt le matin, tard le soir et le samedi) risquant de détruire l’équilibre vie privée/vie professionnelle aux salariés travaillant en équipes.
 

Autre mesure phare que l’entreprise veut faire passer en force : la suppression pure et simple des jours de RTT qui peuvent aller jusqu’à 19 par an. Notre syndicat n’est pas dupe.
 

Ce projet ne répond pas à une logique de compétitivité mais à une logique d’économie faite sur le dos des salariés.
 

En période où le gouvernement insiste sur la qualité de vie et santé au travail, la DRH de Solocal prend toutes ces préconisations à contre-pied, risquant de laisser certains salariés sur le bord de la route, dont des familles monoparentales dans l’impossibilité de s’organiser.
 

Les 2 000 salariés de Solocal pensaient avoir tout vécu, après plusieurs plans de licenciements sans précédent emportant sur son passage plus de 1 500 postes. Il n’en était rien.
 

Encore récemment, les salariés ont dû rembourser des trop perçus de salaire en raison d’erreurs à répétition de la direction, atteignant pour certains plusieurs milliers d’euros. Notre syndicat s’en était d’ailleurs fait l’écho dans la presse en dénonçant ces pratiques cet été.
 

Pour toutes ces raisons, FO et d’autres organisations syndicales ont appelé tous les salariés à se mettre en grève vendredi 16 octobre, appel largement suivi. Il est clair que les salariés de Solocal n'entendent pas se laisser faire.

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La mobilisation a été massive puisque 310 salariés sur les 700 concernés ont cessé le travail. Le taux de grévistes a même atteint 80% dans le service après-vente.

La direction veut faire vite et espère une mise en place dès le 1er janvier 2021.

Après la réunion du 21 octobre , la direction a fait quelques concessions mais elle n’a pas lâché sur le fond.

Par exemple elle propose de passer tous les salariés à 36 heures hebdomadaires pour conserver 6 jours de RTT. Le samedi serait sur la base du volontariat, mais on sait bien comment ça se passe, il n’y aura pas de volontaires et il y aura des pressions.

On ne décide pas de l’avenir de 700 salariés en trois réunions et sans contreparties, nous ne sommes pas là pour négocier la longueur des chaînes.

Sans accord majoritaire (signé par les syndicats représentant 50% des suffrages exprimés lors des élections professionnelles), ce projet ne passera pas. Or FO, Unsa et CGT représentent 61% des forces syndicales en présence. Les autres syndicats, CFDT et la CFE-CGC, n’ont pas appelé à la mobilisation.

 

Pas question de faire de nouvelles économies sur le dos des salariés.

Les créanciers sont entrés au conseil d’administration.Ils nous font subir un taux usurier de 8% sur la dette qui atteint désormais 250 millions d’euros. Tous les ans, on leur doit 20 millions d’euros, la pression est forte. Résultat, la part fixe des salaires est gelée depuis trois ans. En raison d’objectifs inatteignables, certains salariés ne touchent plus de part variable.

Chez les commerciaux de terrain, l’absentéisme peut atteindre 20 à 30% sur certains sites, révélant l’ampleur de la souffrance au travail. Et aujourd’hui, on réorganise le temps de travail sans prévenir.

Tant que rien n’est signé, on garde nos acquis, on va faire en sorte de peser encore dans les négociations,...d'où l'importance de rester vigilants et mobilisés...