Participatif
ACCÈS PUBLIC
19 / 02 / 2019 | 56 vues
Didier Forno / Membre
Articles : 137
Inscrit(e) le 14 / 01 / 2008

Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat : les entreprises ont-elles joué le jeu ?

Suite au mouvement des gilets jaunes, le gouvernement a instauré une prime exceptionnelle en vue d’améliorer le pouvoir d’achat. Cette prime est exonérée d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales, dans la limite de 1 000 euros par salarié.

Les exonérations ne peuvent bénéficier qu’aux salariés dont la rémunération en 2018 était inférieure à 3 fois le SMIC annuel.

La décision de verser cette prime peut être prise de façon unilatérale par l’employeur ou par accord d’entreprise. Le montant de la prime peut être modulé entre les bénéficiaires, en fonction de critères tels que la rémunération des bénéficiaires, le niveau de classification, la durée du travail etc.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Les entreprises ont-elles joué le jeu ?

L’ANDRH (association nationale des DRH) vient de publier une étude sur le sujet (www.andrh.fr).

74 % des entreprises interrogées ont versé ou vont verser la prime de pouvoir d’achat :

Moins de 11 salariés

Entre 11 et 50 salariés

Entre 50 et 299 salariés

Entre 300 et 999 salariés

À partir de 1 000 salariés

80 %

62 %

67 %

81 %

79 %

Dans la grande majorité des cas (84 %), c’est l’employeur qui a unilatéralement décidé du versement de la prime. Ce versement n’a donc pas été l’occasion d’engager un dialogue social sur le sujet. C’est bien dommage…

Le montant moyen de la prime versée est relativement homogène, selon la taille de l’entreprise :

Moins de 50 salariés

Entre 50 et 299 salariés

Entre 300 et 999 salariés

À partir de 1 000 salariés

Total

687 euros en moyenne

200 euros minimum

1 000 euros maximum

530 euros en moyenne

100 euros minimum

1 000 euros maximum

467 euros en moyenne

150 euros minimum

1 000 euros maximum

583 euros en moyenne

150 euros minimum

1 000 euros maximum

532 euros en moyenne

Globalement, la prime moyenne versée reste donc relativement modeste et très loin du plafond des 1 000 euros.

Quelles sont les motivations des employeurs qui ont versé la prime ?

Ils évoquent le bon niveau de performances de l’entreprise, un coup de pouce aux salariés les moins payés, la création d’une dynamique positive, le régime soclal et fiscal favorable et la volonté de montrer l’exemple.

Quelles sont les motivations des employeurs qui n’ont pas versé la prime ?

Ils évoquent des raisons budgétaires, des systèmes de primes et de bonus déjà en place et un dispositif (prime de pouvoir d’achat) qui ne correspond pas à la politique sociale de l’entreprise.

Que peut-on à ce stade tirer comme conclusion sur cette prime ?

Les entreprises, quelle que soit la taille, ont plutôt joué le jeu.

Mais au final, la prime moyenne reste modeste et ne résout en rien le problème du pouvoir d’achat des ménages, apparu à l’occasion de la crise des gilets jaunes.

Pas encore de commentaires