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18 / 12 / 2017 | 30 vues
Marcel Caballero / Membre
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« Nous devons être perçus comme un acteur de confiance dans l’utilisation des données » - Alain Gautron, Malakoff-Médéric

Alain Gautron, vice-président du groupe Malakoff-Médéric, a bien voulu répondre aux questions du CIRIEC-France. Il entend que « placer, protéger et développer le capital humain » soit une ambition majeure du nouveau projet d'entreprise.

Quelle est la stratégie de Malakoff-Médéric en matière de santé et de prévoyance et quels sont vos objectifs pour 2017 ?

En septembre dernier, les instances paritaires et mutualistes de Malakoff-Médéric ont validé le nouveau projet d’entreprise baptisé « mm 20 », proposé par son directeur général, Thomas Saunier. Ce projet stratégique a clairement une double ambition.

La première est de préparer l’avenir du groupe d'ici 4 ans. Assureur en santé-prévoyance et gestionnaire de la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, nous devons nous adapter à un environnement en pleine mutation. Les défis sont nombreux et de taille : une concurrence accrue, la fin des clauses de désignation, des taux de marché durablement bas, de nombreuses réformes règlementaires, une évolution technologique sans précédent et une exigence toujours plus grande de la part de nos clients.

La seconde ambition du projet « mm 20 » est de placer l’humain au cœur de notre action. Assurer l’humain et protéger des gens tout au long de la vie est notre ADN. Concrètement, cela signifie accompagner le développement du capital humain de nos entreprises clientes, accompagner nos assurés retraités dans leur nouveau projet de vie et enfin mettre les collaborateurs du groupe au centre de ce projet.

La réussite du groupe Malakoff-Médéric et des ambitions qu’il affiche reposent également sur sa gouvernance paritaire et mutualiste. Celle-ci s’appuie sur deux piliers que sont l’équilibre et la responsabilité.

Le paritarisme notamment est une école de la démocratie, du dialogue social et d’exercice de la responsabilité, au service de l’intérêt général. Il a su et saura toujours se moderniser et s’adapter aux grandes transformations économiques et sociales, tout en continuant à défendre ses valeurs.

Quelle est l’approche des services à rendre aux entreprises adhérant selon les branches ?
Le projet « mm20 » renforce notre cœur de métier avec une priorité donnée à l’assurance en santé et prévoyance collective représentant 80 % de notre activité. Face à la concurrence et à l’uniformisation des garanties que génèrent les réglementations multiples, nous poursuivons le pari d’une différenciation par les services.

En effet, nous souhaitons renforcer cette stratégie engagée il y a 8 ans, avec une offre de services très complète associée à nos garanties. Au nombre de 30 aujourd’hui, personnalisés et facilement accessibles, nos services ont tous pour objectif de participer au développement du capital humain des entreprises et des branches professionnelles. Nous visons 100 000 entreprises utilisatrices sur nos 212 000 entreprises clientes et sommes en train de décliner ces services pour les branches.

Ces services innovants s’inscrivent dans notre démarche de conseil et d’accompagnement « entreprise territoire de santé ». Ils sont personnalisés en fonction de la taille des entreprises, de leur secteur d’activité et de leur situation géographique et répondent à quatre de leurs enjeux clefs : réduire l’absentéisme, maîtriser le coût de leur contrat, accompagner leurs salariés en difficulté et faciliter la gestion de leurs obligations règlementaires. Ils s’adressent également aux besoins des salariés : préserver leur capital-santé, gérer au mieux leurs dépenses grâce à des dispositifs de prévention (dépistage et coaching santé), d’orientation dans l’offre de soins, d’analyse des devis et de suivi des remboursements.

Citons un exemple tel que le simulateur d'absentéisme. Cette application en ligne permet aux dirigeants d’entreprise de simuler les indicateurs d'absentéisme à partir des caractéristiques liées à leur activité (secteur, effectifs...) et à celles de la population salariée (âge, genre, statut...), puis d’en calculer les coûts.

Vos activités sont-elles touchées par l’utilisation du numérique et l’innovation vis-à-vis des assurés ?
La révolution numérique touche fortement nos métiers. Nous sommes déjà en train d’en saisir les opportunités. Par exemple, grâce au numérique, nous effectuons des contrôles sur la fraude optique qui nous permettent d’économiser jusqu’à 2,5 millions d’euros par an.

Le projet « mm 20 » prévoit un investissement de 20 millions € par an sur 5 ans sur le numérique et les données. Il s’agit notamment de développer la culture du numérique en interne et de posséder un SI totalement compatible avec les nouvelles technologies.

Par ailleurs, nos métiers produisent d’importantes masses de données (financières, juridiques, de santé…) ; il est donc stratégiquement majeur pour notre groupe de se doter d’outils permettant non seulement la collecte de ces données mais aussi leur analyse. L’enjeu étant prioritairement celui d’une relation client de qualité, répondant au mieux aux besoins et attentes de ces derniers, avec des produits et services encore plus adaptés.

Mais la dimension éthique du traitement de ces données est pour nous essentielle. Nous avons la confiance de nos clients, des partenaires sociaux dans les branches, des salariés, des retraités : nous devons être perçus comme un acteur de confiance dans l’utilisation des données. Nous devons garantir à chaque étape leur bonne utilisation, le respect de l’anonymat et la préservation de la liberté de chacun.

Nous devons également veiller à protéger les principes de solidarité et à éviter la démutualisation du risque car nous allons être de plus en plus capables de pronostiquer certains événements.

Comment Malakoff-Médéric, groupe paritaire et mutualiste, s’inscrit-il dans l’économie sociale ?
Paritaire et mutualiste, notre groupe fait, par essence, partie de la famille de l’économie sociale et adhère à ses valeurs.

La valeur « démocratie », s’exerce en direct au sein de notre mutuelle et par désignation dans nos institutions de prévoyance. La valeur « solidarité », elle, est au cœur de nos actions. Nous n’agissons pas par intérêt propre. Nous œuvrons au service des branches, des entreprises, de leurs salariés et de tous les gens qui nous font confiance. Enfin, nous sommes animés par le principe de « non-lucrativité ». Ce dernier ne nous interdit pas de faire des résultats, c’est même un devoir afin de demeurer le groupe indépendant que nous sommes financièrement.

Simplement, au lieu d’être distribués à des actionnaires, ces résultats sont intégralement redistribués sous forme d’actions sociales, indispensables pour accompagner nos assurés les plus fragiles, et aussi sous forme d’investissements pour continuer de nous développer et de répondre à nos enjeux de concurrence, tout en restant fidèles à nos principes et à nos valeurs.

Enfin, nos actions sociales, nos engagements sociaux et sociétaux, notamment auprès des handicapés pour près de 8 millions d’euros par an, témoignent de notre participation très concrète à ces valeurs de l’économie sociale.

Nos autres engagements sociaux et sociétaux sont la lutte contre le cancer, l’aide aux aidants et le soutien au retour à l’emploi des salariés absents depuis plus de 30 jours.

Tant dans leur logique que dans leur pérennité, ces engagements sont en complète cohérence avec la seconde ambition de notre projet d’entreprise : placer l’humain au cœur de notre action, protéger et développer le capital humain.
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