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13 / 09 / 2016 | 49 vues
Dominique Delpouy / Abonné
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La Banque de France disparaîtrait en 2039 ?

Avec 13 629 agents en janvier 2016 (un réseau de 96 succursales, des points de présence et une papeterie/imprimerie), la Banque de France a déjà subi plusieurs restructurations.
 
Elle est actuellement au centre d’un plan global, que le gouvernement de la banque a voulu accélérer. Un plan qui prévoit pour 2020, la suppression de 2 500 postes (600 au siège, 1 800 dans le réseau et 100 à la fabrication des billets).
 
Par adaptation-mimétisme avec nombre d’autres banques centrales en Europe, dans une approche générale très globalisée, dans un environnement budgétaire de plus en plus contraint et omniprésent, la Banque de France entend poursuivre avec « ambition » son avenir.

Il y a du vrai et du dogme dans la perception de cet environnement incertain... D’un point de vue strictement économique, de vraies ambitions comme de prompts renoncements.
 
En trente ans, 30 % des effectifs à la banque auront disparu en 2020, la technologie ayant accéléré le processus.
 
Par l’action incessante de syndicats à la banque, nous nous en sortons mieux que toutes les autres banques centrales en Europe, tant en effectifs, réseau, activités qu’en salaires,
droits syndicaux et conditions de travail. Nous continuerons dans ce sens, pour maintenir notre place dans le service public, pour les jeunes agents comme pour les plus anciens, mais aussi pour notre conception de la République et du nécessaire sens de l’État, dont une banque centrale et ses agents sont un maillon essentiel.
 
 

La Banque de France disparaîtrait en 2039 ?

Alors pourquoi la direction de la communication a-t-elle tenu à faire passer ce message totalement délirant ?
Ce « carré prospective » fournit une vidéo surprenante. On y entend qu’en 2039, disparaîtraient les moyens informatiques de la BDF remplacés par ceux de la Banque Centrale d’Angleterre (qui aurait adopté l’Euro !). Elle s’en occuperait pour toute l’Europe (alors composée de 39 États).
 
La BDF disparaîtrait au profit d’une « unité France » dont la communication serait assurée par la Banque Centrale de Hongrie etc.
 
On a de quoi rester interloqué par ces commentaires « prospectifs » qui ne correspondent à aucun fondement ni discours officiel du gouverneur Villeroy de Galhau.
 
Alors pourquoi la direction de la communication a-t-elle tenu à faire passer ce message totalement délirant ? Quels sont les fondements réels qui peuvent donner un peu de crédit à ces évolutions mortifères pour la Banque de France ? Le gouverneur doit répondre à toutes ces questions.
 

BDF : un fondement légal élargi

 

En contrepoint avec ce qui précède, le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Sapin, a présenté en conseil des ministres une ordonnance élargissant les missions fondamentales de la Banque de France au « suivi du financement des entreprises ». Cette mesure, rendue possible par la loi Macron, se justifie par le contexte de diversification des sources de financements et d'évolution du droit européen.
 
Elle apporte une sécurisation juridique à cette mission en lui donnant un fondement légal. En outre, elle dote la Banque de France d'un droit de communication élargi de documents auprès des établissements de crédit et des établissements industriels et commerciaux. 
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