Organisations
Cette année encore, pas de participation chez Adecco
Par note diffusée au réseau, la  direction vient de nous informer que, cette année encore, il n'y aurait  pas de participation aux bénéfices réalisés sur 2010. 
Explication officielle : « En  2010, si notre activité est repartie à la hausse, nous n’avons pas  encore retrouvé les niveaux des années antérieures, notamment 2007 et  2008 ». Officielle, certes, mais pour le moins maladroite car on ne  voit pas très bien pourquoi il faudrait attendre de retrouver les  records historiques de 2008 (et plus encore, de 2007) pour attribuer aux  salariés une participation aux bénéfices. Passons.
L'argument principal et, hélas, habituel, maintenant demeure le seuil de déclenchement non atteint : « même  si le résultat d’exploitation a retrouvé un niveau positif, ce qui est  encourageant après la perte enregistrée en 2009 reportée sur l’année  suivante, il ne l’a pas encore été suffisamment pour permettre l’atteinte du seuil de déclenchement de la participation ».  Acceptons la notion de seuil de déclenchement non atteint, bien que  nous verrons que cela ne signifie pas grand-chose mais parler de « la perte enregistrée en 2009 » est un peu culotté, pour rester poli. Si nous étions suspicieux, nous parlerions de mensonge. On sait ce qui arriva à Pinocchio, pour moins que ça. Effondrement alarmant des résultats en 2009 : oui. Perte : non. Ce n'est pas du tout la même chose. 
Revenons-en à l'attribution de  la participation soumise non à la législation mais à une formule légale,  ce qui n'est pas non plus la même chose. Un fois que l'on aura  mentionné la formule légale : P = 1/2 (B - 5% C) x S/VA, on n'aura pas  beaucoup fait avancer le schmilblick. Même si l'on précise que B =  bénéfices, VA = valeur ajoutée, C = capitaux propres corrigés et S =  salaires bruts, on ne sera guère plus avancé.
Car si cette formule est légale  et tout ce qu'il y a d'incontournable, les financiers savent bien que la  réalité du calcul varie sous l'influence de la gestion de l'entreprise,  en fonction notamment des investissements qui viennent diminuer les  résultats. Mais pas seulement.
Voici quelques-unes des principales décisions de gestion qui viennent affecter la réserve spéciale de participation (RSP) :
- les investissements, acquisitions etc.,
 - le mode de comptabilisation des provisions,
 - frais de siège et de fonctionnement de la holding,
 - la redevance de marque,
 - le choix des modalités juridiques des opérations de regroupement de sociétés,
 - la surcapitalisation,
 - les opérations de déductibilité fiscale de provisions enregistrées dans les comptes,
 - l'augmentation du capital en cours d'année,
 - les provisions ayant subi l'impôt,
 - etc.
 
Que signifie tout cela ? Tout simplement qu'en respectant rigoureusement la formule légale et à  résultats d'exploitation équivalents, une entreprise peut distribuer ou  non de la participation. Ce sont ses décisions de gestion qui feront  qu'elle atteindra ou non le fameux seuil de déclenchement. C'est notre  rôle et notre devoir de vous le dire.
Malgré de bons résultats 2010, salués par l'ensemble de la presse économique  (voir notre article « Résultats Adecco ? Tout va bien merci »)  et malgré l'augmentation des dividendes pour les actionnaires, décidée  de façon volontariste par le groupe, chez Adecco il n'y aura pas de participation  2010. Dont acte.
Il y aurait évidemment lieu de  commander une analyse de la situation à nos experts, mais la carence  actuelle d'instances représentatives du personnel nous en empêche  puisque c'est le comité central d'entreprise qui a cette prérogative.  Mais nous ne baissons évidemment pas les bras pour autant et agirons au  nom de notre organisation syndicale.
Pas encore de commentaires