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01 / 11 / 2010 | 3 vues
A Messaoud / Membre
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Budget de l'État 2011 et réforme de l'APL : les mal-logés protestent

C'est encore une goutte d'eau en moins dans un vase de plus en plus vide (celui du budget consacré à l'accès au logement des personnes aux revenus modestes) : la loi de financement de la sécurité sociale 2001 prévoit la disparition de la rétroactivité à trois mois de l'allocation logement, dont les critères et le montant n'ont cessé d'être restreints ces dernières années.

Nous étions donc une centaine de demandeurs de logement et de locataires HLM à l'occupation surprise du siège national de la CNAF ce matin, pour montrer qu'aucune régression supplémentaire n'aura lieu sans réaction des concernés.

Nous étions là aussi pour dire stop aux multiples prétextes inventés pour couper ou refuser les allocations : la suroccupation, qui donne légalement le droit à un relogement, l'insalubrité (notamment dans les hôtels pourris) aboutissent désormais à la suppression de l'APL, et les CAF qui n'ont pas assez de personnel pour traiter les dossiers, en trouvent sans problème pour organiser des campagnes de contrôle massives contre les mal logés !

  • L'informatisation de nos dossiers et les échanges de données entre les administrations censées faciliter l'accès à nos droits donnent de fait lieu à d'étranges coïncidences. Ainsi, depuis la création du fichier DALO, comportant l'ensemble des informations relatives à la situation locative des concernés, et accessible pour la CAF, les contrôles ont tendance à augmenter, justement pour les personnes reconnues en suroccupation...

Nous avons manifesté plusieurs heures au siège national, et obtenu l'engagement de la direction nationale d'un rendez-vous la semaine prochaine, et des réponses nous seront apportées, notamment sur ce fichier.

Réforme de l’APL, une attaque de plus contre les mal-logés



À la rentrée, le gouvernement retirait son projet contre les étudiants des familles modestes, qui visait à obliger leurs parents à renoncer à la demi part fiscale si leur enfant demandait l’APL.

Pour de nombreux mal logés, notamment ceux qui vivent en suroccupation, ce retrait a été un grand soulagement : en effet, l’appoint de l’APL est ce qui permet à beaucoup de faire des études dans de bonnes conditions de travail.

Mais ce qui a été rendu d’une main est aujourd’hui en passe d’être repris de l’autre : le budget 2011 prévoit la suppression de la rétroactivité de l’allocation logement, c'est-à-dire de percevoir trois mensualités précédant la demande.

Cela s’ajoute à des contrôles de la CAF spécifiquement dirigés contre les mal logés, en constante augmentation, et qui aboutissent à la suppression des allocations logement, lorsque le logement est trop petit pour la composition familiale. Mais aussi à la suppression de ces mêmes allocations aux mal logés locataires dans des hôtels insalubres et dangereux : depuis 2005, ce sont les victimes des marchands de sommeil hôteliers qui sont punies, puisqu’elles se voient retirer leurs aides et payent la totalité du loyer alors qu’aucune proposition de relogement convenable ne leur est faite dans l’immense majorité des cas.

Nous allons donc nous battre pour le retrait de cette nouvelle restriction de nos droits, car c’est aussi un symbole de la destruction par tous les moyens du financement public du droit au logement pour tous ceux qui n’ont pas les moyens d’être propriétaires.

  • Aujourd’hui, même les bailleurs sociaux fixent des conditions de solvabilité drastiques pour l’attribution de leurs logements : les précaires en CDD, en intérim, à temps partiel notamment voient leurs dossiers écartés à cause de l’incertitude permanente qui pèse sur leur niveau de ressources. C’est évidemment encore pire dans le privé.

L’allocation logement, son niveau et sa rapidité d’attribution sont donc une protection essentielle pour les ménages aux revenus modestes Le retard permanent dans le traitement des dossiers et l’allongement des délais pour le versement de la prestation constitue une source de difficultés financières et sociales très importantes : de nombreux ménages ont déjà des dettes de loyer quelques mois après leur entrée dans un logement, à cause de ces retards.

Ces économies sur le dos des travailleurs et des familles pauvres seront donc une nouvelle pierre au mur qui empêche des millions de personnes d’accéder à un logement décent.

Nous manifestons aujourd’hui au siège de la CNAF pour obtenir leur retrait.
 
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