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20 / 01 / 2010 | 2 vues
Thierry Amouroux / Membre
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L’âge de départ à la retraite est fonction de la pénibilité, non du salaire

Le personnel infirmier va devoir renoncer à la retraite à 55 ans pour gagner plus. Le projet rédigé par le Ministère indique :
  • « Conformément à l’engagement du Président de la République, les personnels infirmiers seront intégrés dans le corps de catégorie A selon un calendrier prioritaire. »
  • « Les grilles indiciaires proposées représentent une revalorisation importante en termes de rémunération, notamment indiciaire. »
  • « La durée de carrière est de 30 ans. »
Rappel SNPI : 25 ans aujourd’hui
  • « Le reclassement de l’ensemble des infirmiers qui le souhaitent est prévu dès décembre 2010 sur la nouvelle structure de grille de rémunération. Il sera suivi de deux glissements de la grille indiciaire, l’un en juillet 2012, l’autre en juillet 2015 ».

Analyse SNPI : pas un centime d’ici décembre 2010 ! Et plein effet qu’en 2015 !

  • « Les gains de rémunération nette (traitement indiciaire et primes) avant et après la réforme en 2015 seront, pour les infirmiers relevant de la catégorie A, de :  début de carrière : 2 118 € en plus annuellement ; fin de carrière : 3 801 € en plus annuellement. »
  • « Les fonctions de tutorat des étudiants en soins infirmiers seront valorisées par la création, dans la perspective de la prochaine rentrée dans les IFSI, d’une indemnité spécifique servie aux infirmiers diplômés d’État exerçant les fonctions de tuteur, quel que soit leur statut d’emploi. Les modalités de versement de cette indemnité feront l’objet d’un groupe de travail dans le cadre du suivi du présent protocole dès le 1er semestre 2010. »

Analyse SNPI : une bonne idée, sous réserve du montant et des conditions pour toucher cette prime si c’est comme le reste du protocole, cela peut être trois francs six sous à une poignée de personnes !

« Chantage à la retraite »


Le « chantage à la retraite » est un point de blocage déclaré pour l’ensemble des organisations, car le dossier « retraite » doit être traité par le gouvernement au deuxième semestre 2010 pour l’ensemble des salariés, et l’âge de départ est fonction de la pénibilité, non du salaire.

En effet, selon les études objectives de la caisse de retraite CNRACL, 1 IDE (infirmier diplômé d'État) sur 4 part à la retraite en invalidité, et leur espérance de vie est inférieure à celle d’une femme française.

La revalorisation des IDE de classe normale (premier grade) comme celles des IDE de classe supérieure (deuxième grade) sera de 7 à 10 points (soit 32 à 46 euros bruts par mois). Mais pour passer en catégorie A, les IDE devraient renoncer à toutes les mesures spécifiques à la grande pénibilité du métier : possibilité de partir à la retraite à 55 ans (mais avec un montant proportionnel au nombre d’années travaillées) et bonification d’un an tous les 10 ans en catégorie active.
  • Les chiffres avancés plus haut par le Ministère sont réels pour une IDE en début de carrière qui va faire toute sa carrière à l’hôpital (mais actuellement, la durée moyenne est de 12 ans), mais cela relève donc du « jeu de dupes » pour des IDE en fin de carrière, qui pour gagner un peu plus pendant quelques années, vont devoir travailler plus longtemps, pour finalement toucher une retraite plus faible !

 

Droit d’option en B


Pour les infirmières qui refuseraient le chantage sur les retraites, il est prévu un droit d’option pour une grille intermédiaire en B, le « nouvel espace statutaire, NES » avec une aumône de 4 points, soit 18 euros bruts par mois.

Si l’indice maximum est contraint par un arbitrage inter-fonctions publiques (dit « accords de Bercy »), en revanche le Ministère de la Santé était libre de fixer la durée et le montant des échelons, donc des revalorisations. Le SNPI a par exemple proposé, en partant de la proposition du Ministère, de tout décaler à l’échelon supérieur pour augmenter le différentiel de salaire et ne pas allonger la durée de carrière.

Piège à la retraite pour les IDE en fin de carrière


Exemple avec une IDE en fin de carrière, au dernier échelon de la classe supérieure, indice majoré IM 534 ou indice brut IB 638, soit environ 2 400 euros par mois, âgée de 47 ans en décembre 2010 :

1) elle fait le choix de rester en catégorie B

  • dans le « nouvel espace statutaire » NES, elle gagne 1 point à 4.60 brut ;
  • puis cet échelon passe de l'IB 640 à l'IB 646, soit 6 points ;
  • en décembre 2014, au bout de 4 ans, elle passe à 51 ans au dernier échelon du NES à l'indice 675, soit 29 points de plus (134 euros bruts) ;
  • en décembre 2018, à 55 ans, elle peut prendre sa retraite (avec 3 années de bonification pour service actif) à partir d'un salaire de 2 540 euros.


2) elle fait le choix de la catégorie A

  • en décembre 2010, elle entre dans la nouvelle grille A à l'indice brut 645, soit 7 point de plus (32 euros bruts) ;
  • en décembre 2014, au bout de 4 ans, elle passe à 51 ans à l'échelon supérieur, indice 685 (soit 40 points de plus : 184 euros bruts) ;
  • en décembre 2018, au bout de 4 ans de plus, elle passe à 55 ans au dernier échelon à l'indice 730 (soit 45 points de plus : 207 euros) ;
  • en décembre 2023, à 60 ans, elle peut prendre sa retraite (sans aucune année de bonification) à partir d'un salaire de 2 740 euros.
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