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20 / 12 / 2016 | 5 vues
Corinne Joiris / Membre
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Les démarches novatrices des assureurs canadiens en prévention de santé

Une cinquantaine d’assureurs français, mutuelles et instituts de prévoyance, et des courtiers étaient présents le 22 novembre dernier à la Maison de l’Amérique Latine pour la première journée de l’assurance organisée par Psya.

Cette journée avait pour but d’éclaircir le rôle des acteurs de l’assurance dans le domaine de la prévention de santé en entreprise, notamment dans la mise en place de stratégies d’amélioration de la santé au travail. Quatre assureurs canadiens, précurseurs sur ces sujets, sont venus présenter leurs actions engagées dans ce domaine.

Il convient de rappeler que les systèmes de santé canadien et français ne fonctionnent pas de la même manière. Au Canada, le financement de la santé est différent. Les soins psychiatriques, les soins dentaires, les soins à long terme et, c’est là la principale différence, les médicaments ne sont pas couverts par le système public. La majorité des Canadiens (environ 60 % à l’échelle nationale) souscrivent une assurance « médicaments d’ordonnance » dans le cadre des avantages sociaux qu’offre leur employeur.

Miguel Friede, conseiller principal en santé organisationnelle, gestion santé intégrée-financière Sun Life

« Chaque partie prenante (l’entreprise, l’assureur et le salarié) trouve un intérêt à développer les démarches de prévention de santé. Nous évaluons les risques de santé des salariés et les risques organisationnels de nos clients. Nous proposons ensuite des plans d’action répondant aux besoins détectés. Ce que veulent les entreprises canadiennes, c’est une stratégie globale, pratique et simple, sur la base de la co-responsabilité entreprise/employés.

Il est clair que l’objectif de santé est aussi un objectif d’affaires. Le modèle proposé par Sun Life est un modèle de gestion de santé intégrée qui comprend la santé physique, la santé financière et la santé mentale. Tout se fait ensuite sur la base du volontariat mais chaque partie comprend bien son intérêt à améliorer l’existant. Particulièrement impliqués dans le suivi de la santé mentale, nous avons développé un outil d’évaluation en ligne en lien avec les 13 facteurs de la norme en « santé psychologique en milieu de travail » : politesse et respect, gestion de la charge de travail, reconnaissance au travail… ».

Nathalie Laporte, vice-présidente en développement, commercialisation et stratégies - Desjardins Assurances

« Hier payeur, nous sommes aujourd’hui partenaires dans la santé des employés et des entreprises. Nous avons créé une plate-forme web « À votre santé 360 degrés » pour donner à nos assurés un accès à du contenu médical de qualité. L’objectif est que nos assurés aient une meilleure connaissance générale en santé pour mieux prendre la leur en main. De plus, cette plate-forme offre aussi une évaluation des risques de santé via un questionnaire individuel d’évaluation qui est à compléter en ligne. Certaines questions sur la plate-forme aident à détecter des pathologies telles que les troubles musculo-squelettiques, la dépression, l’hypertension, le diabète et le cholestérol. En cas de présomption, un pop-up apparait sur l’écran, proposant l’appel téléphonique d’un professionnel de santé, une infirmière par exemple.

Nous avons aussi organisé une journée d’innovations intergénérationnelle parce que le numérique participe et participera encore plus demain à l’amélioration de la santé au travail. Nous soutenons ainsi plusieurs programmes dont une appli sur le sommeil, une plate-forme collaborative pour se simplifier la vie au quotidien, une diététicienne de poche via son smartphone ».

Danielle Vidal, directrice du développement des affaires (Montréal) – SSQ

« Nous aidons les entreprises à implanter une culture de la santé à l'intérieur de leur organisation. En plus de nos garanties habituelles, nous proposons une clause « axée sur la santé » en 3 volets.
  • Le premier volet est lié à la gestion de la présence au travail pour réduire l'absentéisme. C’est une approche visant à se soucier de l’état de santé du personnel et à le soutenir dans la prise en charge de sa santé afin que celui-ci offre la prestation de travail attendue. Cela inclut également le suivi des cas d’absences.
  • Le second volet a trait à la prévention et à la promotion de la santé afin de développer une culture de la santé, de la  prévention et de la promotion de la santé. C’est une approche visant la mise en place d’activités et de stratégies permettant d’améliorer la santé globale du personnel et de développer une culture de santé organisationnelle.
  • Le troisième volet est constitué du programme « la vie en forme ». Ce programme d'aide aux employés pour soutenir leur santé physique et psychologique comprend une partie sur les habitudes de vie, une seconde sur la conciliation travail/vie personnelle, une troisième sur l’environnement de travail et une dernière partie sur les bonnes pratiques de gestion ».
À travers ce programme, notre objectif est d'offrir une base pour mettre en place une stratégie de bien-être et de santé mais nous avons bien conscience que pour les entreprises, c'est à la fois une question de volonté et de moyens financiers ».

Virginie Gosselin, conseillère principale en gestion de la santé – Manuvie

« Notre rôle est d'apporter des services de santé et de mieux-être en adéquation avec les besoins de chaque entreprise. Notre leitmotiv est d'aider les employés à donner, chaque jour, le meilleur d’eux-mêmes ».

Manuvie propose toute une gamme de services liés à la santé et au bien-être, visant trois volets : la santé physique, la santé mentale et le bien-être financier des employés. Pour cela, Manuvie aide ses clients à élaborer une stratégie santé et mieux-être adaptée à ses besoins et à ses objectifs. Au sujet du bien-être financier, une étude menée en 2014 par Manuvie auprès des employés canadiens a prouvé qu'il existait une forte corrélation entre leur bien-être financier, leur santé physique et mentale et leur productivité au travail. Ainsi, parmi les employés en mauvaise santé financière, 62 % affirment que les problèmes financiers constituent leur plus importante source de stress.
 
Richard Lavergne, directeur du développement au sein du cabinet Psya a clôturé cette journée en rappelant le rôle de Psya vis-à-vis des assureurs et des entreprises et le regard attentif que le cabinet a toujours porté aux initiatives canadiennes dans le domaine de la prévention de la santé.

L'une de ces solutions, Reverpsya©, concerne la gestion du retour et du maintien au travail d’un employé suite à un arrêt maladie de longue durée. Sophie Cot-Rascol, coordinatrice de ce programme chez Psya, a rappelé ces quelques chiffres :

  • le taux d’absentéisme moyen en entreprise est de 4,59 % ;
  • 1 % d’absentéisme coûte 1,87 % de la masse salariale ;
  • 20 % des actifs sont atteints d’une maladie chronique (cancer, maladie psychique, diabète, pathologie cardiaque…) ;
  • 50 % des arrêts maladies de plus de 6 mois se soldent par une perte d’emploi ;
  • plus d’1 million de salariés relèvent, par an, d’un avis d’inaptitude partielle ou totale.

Ce dispositif vise à retrouver un équilibre entre tous les facteurs de l’environnement du bénéficiaire (professionnel, psychologique, socioéconomique et ergonomique), ce qui conditionne la réussite du retour à la vie active. Reverpsya© en 4 mots clefs, c’est une approche :

  • personnalisée à la situation de l’individu,
  • pluridisciplinaire s’appuyant sur des expertises psychologique, professionnelle, sociale, médicale et physique,
  • coordonnée : la méthodologie intègre une coordination des actions menées,
  • complémentaire :la démarche prévoit une articulation avec le médecin du travail, les acteurs de l’entreprise étaient les dispositifs existants

« Maîtriser les risques liés à l’absentéisme au travail est l’affaire de tous, entreprise, individu et organisme d’assurance collective. Les bénéfices financiers pour les uns, le maintien dans l’emploi pour les autres sont des avantages certains auxquels on peut ajouter l’optimisation de la responsabilité de l’entreprise face aux obligations de maintien dans l’emploi, la remobilisation côté salarié tant personnelle, professionnelle que sociale ou encore la valorisation de l’image de la protection sociale pour les assureurs. » conclut Sophie Cot- Rascol.

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