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04 / 02 / 2014 | 1 vue
Mutuelle Chorum / Membre
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La qualité de vie au travail dans l’ESS : catastrophe ou eldorado ?

« Je souhaite que les employeurs de l’ESS retrouvent leur rôle de locomotive de l’amélioration des relations sociales, de dialogue social, des conditions de vie au travail ». C’est ainsi que Benoît Hamon s’est exprimé lundi 3 février, lors de la restitution des résultats du premier baromètre national exclusivement consacré à la qualité de vie au travail des salariés et dirigeants de l’économie sociale et solidaire (ESS). Cet événement, auquel ont assisté près de 300 personnes, a donné lieu à de fructueux échanges sur de la qualité de vie au travail en temps de crise et sur de la question des fusions et regroupements.

Un baromètre 100 % ESS

Lancé par la mutuelle CHORUM avec l’appui technique de l’institut de sondages CSA et le soutien du Ministère chargé de l’ESS et de la Consommation, ce baromètre a permis d’obtenir une vision croisée de 6 261 dirigeants et salariés de coopératives, mutuelles, fondations et associations. L’objectif : prendre la température d’un secteur qui représente 14 % de l’emploi privé en France. Les structures de l’ESS appliquent-elles réellement leurs principes de bonne gouvernance ? Ses salariés sont-ils plus épanouis que ceux du secteur privé à but lucratif ? Le but est ici de déterminer les grandes tendances mais aussi (surtout) les pistes de progression.

Un secteur où il fait bon travailler ?

L’enseignement marquant de cette étude est l’attachement porté à l’ESS, où 85 % des salariés et 92 % des dirigeants souhaitent continuer à travailler. La qualité de vie y est légèrement mieux perçue que dans le secteur marchand, avec une note de 6,3/10 (contre 6,1/10 dans le secteur privé lucratif), selon une étude de l’ANACT datant de 2013. Les points forts ? Les conditions, mais surtout le sens, la variété et l’utilité du travail, appréciés par près de 85 % des salariés et par plus de 93 % des dirigeants. Les managers et encadrants de proximité apparaissent à l’écoute et salariés (80 %) comme dirigeants (92 %) apprécient l’ambiance de travail.

Sentiment de dégradation et inquiétudes

Ces chiffres, globalement positifs, sont à nuancer par l’émergence d’un sentiment de dégradation (en particulier pour le tiers des salariés ayant vécu une fusion ou un regroupement, dont 60 % estiment que la restructuration a modifié leurs conditions de travail, de manière négative pour près de 8 personnes sur 10). Seulement un tiers est rassuré pour son emploi après une fusion. Au-delà de ces grandes tendances, des points de vigilance se dégagent : contraintes physiques (douleurs articulaires…) et relationnelles pour les salariés, dont 62 % craignent les comportements ou discours agressifs de la part du public. Les dirigeants, eux, sont affectés par une pression temporelle constante (73 %) et une charge de travail excessive (59 %).

Quelles attentes ?

Les attentes des salariés concernent avant tout le relationnel, l’organisation du travail et la communication. Pour les dirigeants, augmentation des moyens et financements plus pérennes sont au cœur d’une meilleure qualité de vie au travail.

Ce baromètre ouvre des pistes d’action pour co-construire la qualité de vie au travail dans l’ESS. La mutuelle CHORUM alimentera tout au long de l’année des travaux détaillés par statut et par branche mais aussi au niveau territorial.

Pour télécharger la brochure de présentation des résultats et (re)voir la vidéo de la journée de restitution, cliquez ici.
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