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17 / 09 / 2013 | 3 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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« L’usure provoquée par certains métiers de la fonction publique territoriale a été sous-estimée »

L’observatoire social territorial (OST), créé par la Mutuelle nationale territoriale (MNT), a publié cet été une étude sur « le directeur des ressources humaines dans la fonction publique territoriale ».

Cette étude éclaire une fonction rarement observée dans le secteur public.

Dans la fonction publique territoriale, les directeurs des ressources humaines sont le plus souvent des femmes, âgées de 35 à 55 ans, occupant leur poste depuis 3 à 5 ans. Près de 80 % de ces agents disposent d’une expérience professionnelle dans d’autres fonctions. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Anne Grillon, experte dans le domaine des ressources humaines, à la demande de l’observatoire social territorial (OST).

« Ce métier a fait l’objet de nombreuses analyses et d’études dans le secteur privé. On dispose de peu d’études sur son évolution dans la fonction publique territoriale », explique Anne Grillon. « Les DRH sont des partenaires  privilégiés de la MNT », note pour sa part Jean-René Moreau, président de l’OST. Ce lien s’est renforcé avec la participation de l’employeur à la complémentaire de santé et à la prévoyance des salariés, rappelle cet administrateur national de la MNT, également directeur du master 2 administration publique et gestion des collectivités locales à l’université Paris-Est Créteil (Val-de-Marne).

« Mini-bombe à retardement »

Cette enquête montre que 74 % des DRH considèrent que l’amélioration de la santé au travail des agents est un axe stratégique de leur fonction.

En outre, ils sont 54 % à penser que « la prise en compte des risques psychosociaux est appelée à monter en puissance » dans les prochaines années, indique cette étude.

Les DRH sont en particulier confrontés à la question des reclassements. « L’usure provoquée par certains métiers de la fonction publique territoriale a été sous-estimée », précise l’auteur. « Dans de nombreuses collectivités, la question du reclassement constitue une minibombe à retardement et les DRH ont conscience de la situation », poursuit-elle. Pour le président de l’OST, « il est essentiel que les DRH, les médecins, les assistantes sociales, les psychologues, les ergonomes et les services d’hygiène et de sécurité travaillent ensemble ».

La mission des DRH dans le domaine de la santé est difficile à mener à bien dans un contexte où près de 90 % de ces professionnels se disent contraints de travailler dans l’urgence.

Ces fonctionnaires sont par ailleurs dans une situation de surcharge de travail, précise l’étude disponible sur le site de la MNT.

Source: AFIM.

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Je partage totalement cette analyse. Les agents techniques des collectivités territoriales, je pense par exemple aux agents en service dans les établissements scolaires pour le ménage ou la cantine ou encore à ceux exerçant dans des établissements para-médicaux, sont particulièrement exposés à la pénibilité. Or, lorsqu'ils sont rendu inaptes à leurs fonctions, il est bien souvent trop tard pour les reclasser en raison du manque de postes administratifs ou du manque de formation des agents. C'est pourquoi il me semble qu'il faut privilégier la prévention de ces risques à travers notamment le travail sur l'ergonomie des postes concernés. Il faudra aussi aborder nécessairement la question des moyens humains et matériels mis à la disposition de ces missions. Laurent Rabbé avocat fonction publique