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15 / 04 / 2011 | 1 vue
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Intéressement et participation : 14 milliards d'euros redistribués chaque année

Entre les accords d’intéressement censés récompenser les performances sur la base d’indicateurs de plus en plus extra-financiers et les accords de participation liés aux bénéfices, le lien avec les dividendes versés aux actionnaires n’est toujours pas intégré. « À un même niveau de résultat d’une année sur l’autre, la participation versée aux salariés a fortement diminué alors que dans le même temps, les versements faits aux actionnaires étaient multipliés par deux. On a beau expliquer tout ce que l’on veut, le sentiment d’injustice est là », rapporte Dansou Gbenouvo, représentant syndical Unsa chez Safran qui a par ailleurs distribué 100 actions gratuites à chacun de ses salariés.

  • Ce ne sont pas les plans d'attribution gratuite d'actions ou encore les stock-options qui permettent d'asseoir une stratégie de redistribution collective de la valeur ajoutée.

Nicolas Sarkozy met donc la pression sur le patronat et les syndicats sur le sujet de la redistribution de la valeur ajoutée, en annonçant pour juin une prime collective défiscalisée de 1 000 euros qui dépendrait du niveau des dividendes versés. Laurence Parisot, la présidente du Medef, y voit un court-circuitage de la discussion en cours avec les syndicats sur ce sujet de la redistribution.

  • Reste que cette prime exceptionnelle ne pèserait pas grand chose par rapport à l'enveloppe redistribuée chaque année au titre de l'intéressement et de la participation.

L’obligation de verser une participation aux bénéfices dans les entreprises de plus de 50 salariés pourrait bien faire les frais d’une mise en cohérence des mécanismes de redistribution. Jugée trop contraignante, elle ne permet pas de redistribuer sur les périmètres élargis (filiales européennes) et de façons différenciées selon les activités. En outre, sa formule de calcul ne permet pas de jongler avec les indicateurs pour en faire un outil de pilotage. Elle subit enfin les effets collatéraux de l’optimisation fiscale à laquelle se livrent les directions financières. « Les montants distribués chaque année au titre de la participation (dispositif obligatoire et contraint) sont quasiment identiques aux montants distribués au titre de l’intéressement (dispositif facultatif et négocié librement : environ 7 milliards par an pour chacun des deux dispositifs). Jongler avec les deux dispositifs est complexe pour les employeurs et pour les salariés », souligne Manuele Pennera, du cabinet Karente, spécialisée dans le conseil en épargne salariale.

C'est donc l'intéressement, avec une modalité intégrant un lien avec les dividendes, qui pourrait profiter de cette remise à plat.

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