Participatif
ACCÈS PUBLIC
13 / 09 / 2024 | 886 vues
Hervé Guindé / Abonné
Articles : 16
Inscrit(e) le 04 / 11 / 2022

La FNATH s’inquiète du discours actuel sur la situation des finances publiques et notamment des finances de la sécurité sociale !

Les récentes déclarations du directeur général de l’Assurance maladie, notamment sur les indemnités journalières (Les Échos du 8/9/2024), comme les recommandations de l’Inspection générale des finances dans son rapport sur la revue de dépenses relative aux affections de longue durée font craindre le pire dans le prochain PLFSS pour 2025.

 

Si la réduction des déficits publics et l’efficience des dépenses de santé sont des objectifs partagés, force est de constater que ce sont les accidentés de la vie et les malades auxquels il est demandé de contribuer en procédant à des atteintes sans précédents à la protection sociale.

 

Le discours est toujours le même. Au lieu d’améliorer le dispositif sur certains points qui sont dénoncés depuis des années (conditions d’accès aux IJ trop sévères pour les travailleurs précaires, arrêts de travail de longue durée pour les seniors usés par le travail mais qui ne peuvent prendre leur retraite) on culpabilise les uns (avec les jours de carence) et explique qu’il faut rogner leurs droits pour améliorer la situation des autres.

 

S’agissant des ALD, les vieux marronniers du libéralisme sont de retour avec des propositions qui se résument, en réalité, à introduire des franchises et un « bouclier » social y compris pour les personnes en ALD (alors qu’ils présentent un reste à charge important), à restreindre de façon substantielle la population en ALD et à fiscaliser les IJ.

 

Pas un mot sur les niches sociales dont bénéficient les grandes entreprises à travers les exonérations de charges sociales, sur la nécessité d’augmenter les recettes plutôt que de réduire les droits des assurés sociaux les plus malades. Pas un mot sur le choix politique de ce gouvernement de faire supporter à l’assurance maladie la note budgétaire du Covid au lieu de la faire porter par l’Etat.

 

La FNATH s’opposera à ces choix qui sont d’abord des choix idéologiques présentés comme des évidences et qui consistent, au final, à faire financer par les malades leurs dépenses de santé en réduisant la couverture sociale actuelle.

Afficher les commentaires

 

 

Menaces sur la prise en charge des affections de longues durées (ALD), réflexions sur l’indemnisations des arrêts maladie, projets d’extension des franchises médicales sur les dispositifs médicaux… dans l’attente du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2025), qui sera porté par le futur gouvernement, les idées fusent et les revues de dépenses se succèdent pour faire des économies à la Sécurité sociale sur le dos des assurés.

 

Les mesures envisagées constituent pour FO de véritables menaces sur notre système de santé et de protection sociale avec un risque de renoncement aux soins en raison d’un reste à charge de plus en plus élevé :

 

-           Un rapport IGAS-IGF a été remis en juin avec comme préconisation la sortie de certaines pathologies de la liste des 29 ALD pour réaliser une économie de 540 à 870 millions d’euros. Rappelons que 20% de la population française est aujourd’hui frappée par une de ces maladies.

-           Un autre rapport IGAS-IGF propose d’imposer, comme sur les médicaments ou les actes médicaux, une franchise sur les dispositifs et appareillages médicaux pour générer une économie de 380 millions d’euros par an. Rappelons que toutes les franchises médicales existantes ont déjà doublé depuis le 1er avril 2024.

-           Des réflexions sur l’indemnisation des arrêts de travail : des pistes avaient déjà été évoquées en avril 2024, notamment allonger le délai de carence actuel de 3 à 8 jours. Le sujet revient sur la table à quelques jours de la présentation du PLFSS 2025.

 

Dans les solutions envisagées pourtant, personne n’évoque les 74 milliards d’exonérations de cotisations qui privent la Sécurité sociale de ses ressources propres.

 

Si de telles mesures venaient à voir le jour, les assurés continueraient à payer la facture du « quoi qu’il en coûte » et la politique économique menée depuis sept ans.

 

FO s’opposera à toute mesure entrainant une régression de notre système de santé et de notre Sécurité sociale.