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24 / 05 / 2011 | 36 vues
Agora Des Ce / Membre
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Comité d’entreprise, tisseur de lien social

Qu’on se le dise, la formule du village de vacances version tourisme social, proposée par le comité d’entreprise, n’est plus « has been ». Elle a su se réinventer pour devenir tendance. « Il y a eu une hausse de 15 % des réservations en villages de vacances. Plus que jamais, les salariés ont besoin de lien social, de retrouver du collectif pendant leur vacances », souligne Alain Guinot, administrateur de l’Ancav-tt, qui coordonne les activités sociales et culturelles de près de 280 CE, copropriétaires de structure d’accueil du tourisme social et familial. En France, le tourisme social représente 500 000 lits, en employant 12 000 salariés et 60 000 saisonniers relevant d’une convention collective spécifique.

Le tourisme social à l'étranger

Le tourisme social, c’est aussi à l'étranger. « Au plus fort de la révolution tunisienne, les membres de l’OITS (Organisation Internationale du Tourisme Social) ont rappelé la nécessité de soutenir le tourisme dans ce pays, à partir du moment où les structures d’accueil sont respectueuses de l’emploi local », ajoute Alain Guinot, en charge du tourisme social à la CGT, qui siège aussi au sein de cette instance internationale au nom de l’Ancav-tt. Le besoin de rassurer est bien là.

Les réservations ont ainsi chuté de 30 % à l’hôtel-club d'Hammamet, situé près de Tunis, à l’affiche du catalogue de Touristra Vacances. C’est la raison pour laquelle l’opérateur, par ailleurs gestionnaire de 22 villages vacances en France, a organisé un voyage d’étude avec une quinzaine de représentants de comités d’entreprise début avril, pour leur montrer la réalité de la situation. « Certains ont connu de fortes pressions des salariés pour annuler la destination tunisienne. On l’a seulement fait quand les élus ne pouvaient pas faire autrement », explique Anne Faure, directrice générale de Touristra Vacances, qui entend cultiver la bronzette intelligente dans ses clubs à l’étranger. Depuis quelques années, des « balades découvertes et partages » sont ainsi proposées aux vacanciers. Par petits groupes (20 maximum), ils partent pour une visite guidée en partenariat avec une association locale à laquelle est reversée la moitié de leur participation financière. Des offres sur mesure sont en cours de préparation. « Nous travaillons par exemple avec un CE pour permettre aux femmes ingénieurs de cette entreprises chimique de rencontrer des femmes ingénieurs tunisiennes à l’occasion de leurs vacances », annonce Anne Faure.

Cultiver la proximité

Indispensable pour les élus des CE d’expliquer aux salariés pourquoi ils ont choisi telle ou telle offre du tourisme social afin de donner un sens particulier aux vacances proposées. Car le sens social de ces offres ne s’impose pas comme une évidence pour des salariés souvent habitués à n’être que de simples consommateurs. « Il faut aller au contact pour transformer les consommateurs en acteurs. Les personnes qui nous rejoignent le font d’abord pour répondre à un besoin individuel. Les élus des comités d’entreprise sont confrontés au même problème. Ils ont malheureusement parfois tendance à être moins proches des salariés pour expliquer le sens de leurs actions, une fois que les élections sont passées », estime Reine-Claude Mader, la présidente de la CLCV, une association de consommateurs qui compte 32 000 adhérents. Et cette dernière de préciser : « Il faut en finir avec les grands discours sur la consommation responsable. Il est trop facile d’être dans la position du donneur de leçon. Il s’agit être concret ».  

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