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16 / 04 / 2009 | 37 vues
Catherine Roche / Membre
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Inscrit(e) le 13 / 02 / 2009

Groupe Moniteur : Bridgepoint impose sa loi sociale d’airain

Le fonds d’investissement Bridgepoint (*) qui, en 2006, a racheté en LMBO le Groupe Moniteur – leader de la presse professionnelle du BTP et des collectivités locales, en éjecte aujourd’hui le pdg, Jacques Guy.

Eric Lycois, président du conseil de surveillance depuis 3 ans, et Guillaume Prot, ex-CBS Outdoor arrivé en janvier dernier, en prennent la direction, alors que la situation sociale s’est vertigineusement dégradée ces derniers mois.

Les dysfonctionnements managériaux (pressions, harcèlement), épinglés par les représentants du personnel et le médecin du travail, provoquent une succession de départs, étiquetés « rupture conventionnelle », « faute grave », « licenciement pour motif personnel ».

Les effectifs sont sauvagement « adaptés » à la baisse du C.A consécutive à la bascule des activités du groupe vers le Web, où le prix de l’espace pub G.A. et P.A. est au moins 10 fois inférieur à celui du Print. Les sources de recettes de remplacement sont dans les limbes, faute de stratégie autre que celle de la « maîtrise des coûts ».

  • La direction, qui n’a aucun scrupule à jeter sèchement sur le carreau ses salariés, vient de mettre fin à la négociation d’un accord GPEC au prétexte que l’intersyndicale CGT-CFDT-SNJ-CFTC réclamait des moyens en matière de formation professionnelle et l’encadrement des départs contraints. La direction préfère s’exonérer de ses obligations légales en reportant la charge de la formation sur les salariés et en qualifiant tous les départs de « volontaires ».

Le résultat net du Groupe Moniteur le place pourtant encore au premier rang dans son secteur d’activités (résultat net d'exploitation 2008 : 36, 7 millions d'€) et son taux de profitabilité (25% en 2008) se situe toujours au niveau de celui de l’industrie du luxe. Et il a bénéficié et bénéficie encore de l’argent public, via les appels d’offre des collectivités locales particulièrement.

Bridgepoint, qu’Eric Lycois décrivait ce matin au secrétariat du comité d’entreprise comme « professionnel et proche des entreprises », appartient à cette famille de fonds d’investissement qui fait largement campagne pour accréditer la thèse selon laquelle les LMBO, c’est bon pour l’emploi et le social. Les salariés du Groupe Moniteur en ont tous les jours la preuve du contraire.

(*) Bridgepoint détient aussi en France Alain Afflelou, JOA Groupe et Global Design Technologies.
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