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18 / 10 / 2013 | 1 vue
Jean-Marc Quattrochi / Membre
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Air France : les limites de la recherche exlusive du « on a gagné ! »

Alors que la responsabilité syndicale exige de peser les conséquences de chaque décision, de se projeter sur le moyen et le long termes, de garder comme priorités absolues la protection et l’intérêt des salariés, c’est juste la locution « on a gagné ! » qui est recherchée.

« On a gagné ! »

Mais pour le personnel navigant commercial (PNC) d’Air France, par exemple où la direction est pathétiquement « légère » sur la forme, « on » a gagné quoi et qui est « on » ?

« On » a gagné en justice sur la faiblesse de la forme du texte unilatéral de la direction portant sur le temps mensuel réduit et 480 membres du PNC qui avaient choisi cet agencement du temps de travail ont été contraints de revenir à un rythme à 100 %.

  • A-t-« on » cherché à revenir autour de la table pour améliorer le dispositif et le contractualiser ?

« On » a gagné en justice sur la faiblesse de la forme de la note de direction régissant l’activité des membres du PNC basés en province et ce ne sont pas moins de 700 membres du PNC qui se retrouvent en difficulté, ne sachant plus quelles seront dorénavant leurs règles d’utilisation et de rémunération. Leur désarroi se fait souffrance quand c’est leur affectation et l’existence même de leurs postes qui sont remises en jeu et que toute leur organisation familiale et sociale vacille.

  • A-t-« on » cherché à revenir autour de la table pour améliorer le dispositif et le contractualiser ?


« On » surfe sur la distance naturelle du PNC vis-à-vis de leurs cadres PNC, en affichant une volonté farouche de faire payer l’appartenance à cette fonction. « On » offre leur tête en sacrifice sur l’autel de « transform 2015 ». Mais comme la direction trouve que la démarche est trop grossière, « on » veut leur en faire baver en exigeant qu’ils volent au maximum, quitte à perdre des postes de chefs de cabine principaux, de chefs de cabine et d’hôtesses et de stewards par la même occasion.

Pour être sûr d’achever la fonction honnie, jetée en pâture à la vindicte populaire, « on » réintroduit dans le débat, tout en s’en défendant, l’évaluation par la maîtrise quitte à déstabiliser toute la filière PNC.  

Fort de ce constat, « on » aura finalement réussi à achever la fonction sur laquelle « on » aura amené une part de la collectivité à se focaliser, quitte à perdre 300 membres du PNC de plus.

  • A-t-« on » cherché à revenir autour de la table pour améliorer le chapitre H de l’accord collectif PNC et le contractualiser ?


Pour de sombres raisons politiques, « on » demande en catimini le déport de négociations strictement PNC au niveau de l’entreprise et non de l’établissement, quitte à faire exploser le CE lignes et la collectivité PNC.

L’UNAC s’alarme de l’inconséquence des « on ». Nous en appelons au sens des responsabilités des responsables des « on », qu’ils soient des organisatiONs ou de la directiON.

L’UNAC demande l’ouverture ou la réouverture urgente des négociations sur le TMR, les bases de province, le chapitre H de l’accord collectif PNC.

L’UNAC demande la relocalisation dans l’établissement de tous les textes relatifs au PNC.

  • À force de ne chercher que la forme, on finira par toucher le fONd.

Le piège de la loi de juillet 2008

Le piège principal identifié par la majorité des observateurs de la loi de juillet 2008 (rénovation de la démocratie sociale) portant sur la représentativité syndicale, résidait dans le risque de la surenchère populiste à l’approche d’échéances électorales.

Or, force est de constater qu’un péril encore plus grand accompagnait ce bouleversement du monde des relations sociales. Cette loi a visiblement allongé considérablement les « campagnes électorales », au point de les faire débuter dès la fin du dépouillement du scrutin précédent.

Dans un tel contexte, la tentation est de ne faire que du « beau », du verbiage, de l’affichage, de refuser le moindre compromis sans compromission, de ne s’attacher qu’à la posture, bref de s’arrêter à la forme de toute position, de toute proposition.

Pourtant, la forme c’est les mots pour le dire, c’est l’agencement des textes et le fond c’est « quoi dire » et le sens des textes.

En toute logique, les deux vont de paire. La forme n’a de sens que lorsqu’elle est au service du fond.

  • Dans ce climat de campagne permanente, quand une direction essaye de faire du fond sans veiller à la forme et que des organisations syndicales font de la forme sans fondement, on se dirige inéluctablement vers des cataclysmes collectifs et, de fait, des catastrophes individuelles.

Ainsi, la forme devient le court terme, l’immédiateté et l’individu, tandis que le fond s’attache, au long terme, aux conséquences et à la collectivité.
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