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16 / 06 / 2015 | 27 vues
Denis Garnier / Membre
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35 heures à l’hôpital : l'arbre qui cache la forêt

L’hôpital tourne à crédit sur le dos du personnel

Selon les derniers chiffres présentés par le ministère de la Santé et portant sur le bilan social des hôpitaux [1], le nombre moyens d’heures supplémentaires par agent non encore récupérées et non encore rémunérées s’élève à 20,9 heures par an. Transposés au million d’agent de la fonction publique hospitalière, cela représente l’équivalent moyen de 15 000 emplois !

Si l’on ajoute à cela le nombre de jours de congés ou de repos non pris et placés dans un compte épargne temps (2,8 jours en moyenne en 2012), près de 30 000 emplois sont utilisés tous les ans par l’hôpital sans être payés !

Il ne faut pas être grand économiste pour comprendre qu’il manque 30 000 emplois dans les hôpitaux pour répondre aux demandes de soins toujours plus importantes.

Ils se trompent et persistent !

Au lieu de cela, le gouvernement (via les Agences régionales de santé et les directeurs) imposent une restriction tous azimuts des droits des agents.

Les salaires sont bloqués depuis 2010, les déroulements de carrières sont ralentis, les droits les plus élémentaires sont quotidiennement bafoués, les rappels sur repos et congés sont devenus un mode de gestion ordinaire et les conditions de travail dégradées entraînent une augmentation continue des arrêts de travail pour raison de santé qui représentent aujourd’hui plus de 100 000 agents qui tous les jours sont hors service.

Fort de ces résultats, non seulement les décideurs ne changent rien mais ils augmentent de surcroît la pression sur le personnel au point d’écœurer les plus motivés ! Qui parle de qualité de vie au travail ou de dialogue social ?

Maintenant, ça suffit !

Qui a imposé les 7h36, 7h42 ou 7h 48 par jour à la place des 8 heures historiques ?

Non seulement ce temps est décompté à la minute mais toutes les minutes qui dépassent ne sont ni payées, ni récupérées.

L’objectif de ce gouvernement et des directeurs n’est pas de réduire de quelques jours le nombre de RTT mais bien de transférer sur le temps personnel ce qui jusqu’à présent était intégré au temps de travail.

Comme pour l’organisation sur des journées de 12 heures, le temps de transmission entre les deux équipes et celui d’habillage et de déshabillage seront désormais pris sur le temps personnel. Sans réaction déterminée du personnel, ils ne s’arrêteront pas là !

Le 25 juin, les fédérations FO, CGT et SUD appellent tous les hospitaliers à la grève et à manifester leur désaccord avec cette logique de l'austérité qui détériore les conditions de travail du personnel et la qualité et la sécurité des soins.

[1] Analyse des bilans sociaux des établissements publics de santé fin 2012 par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), p. 13 et suivantes.

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