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28 / 11 / 2013 | 1 vue
Sylvain Thibon / Membre
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Vivendi se bollorise...

Après des mois d’atermoiements, la direction du groupe annonce la scission des activités du groupe en deux entités : d’un côté SFR qui va ainsi prendre son indépendance et de l’autre un pôle médias constitué de Canal+, Universal Musique et GVT la filiale télécom brésilienne.

Comme le précise le communiqué publié par Vivendi, le pôle média sera présidé par Vincent Bolloré lui-même et un DG, Arnaud de Puyfontaine, encore inconnu dans cette galaxie aux entrées restreintes, aujourd’hui patron de groupe de presse en Angleterre.

Arnaud de Puyfontaine n’est pas sans contact à l’intérieur du groupe Vivendi puisqu’il a commencé sa carrière chez Rhône-Poulenc, une entreprise alors dirigée par Jean-René Fourtou et dont est également issu Bertrand Meheut.

Maintenant que la messe est dite, reste à mettre en musique le requiem puis la symphonie qui devraient retentir lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires actuels de Vivendi, lorsque ceux-ci valideront le projet ainsi présenté et la nomination des nouveaux patrons des deux groupes constitués.

Sur les plans stratégiques, économiques, sociaux et financiers, toutes les questions et options sont maintenant ouvertes pour vérifier que les deux entités vont bien créer du plus, de la valeur dans chacun de ces segments et ne pas se traduire à terme par une fragilisation globale et un risque plus important que dans la construction juridique actuelle.

Les grands gagnants dans cette affaire sont pour l’instant les marchés financiers qui vont peut-être enfin reconnaître la valeur réelle de nos activités notamment médias, dépréciées depuis plus de dix ans. Mais ces marchés sans âme sauront aussi sanctionner s’il le faut de nouveaux faux pas ou tergiversations.

Sur le plan social, il est évidement trop tôt pour mesurer les conséquences d’un tel chambardement qui n’est pas sans rappeler l’épisode Messier de 2001.

Côté Canal+, la cure d’amaigrissement suivie depuis plusieurs années fait de notre entreprise une proie aux atours plus présentables.

Vincent Bolloré arrive donc à ses fins en prenant le contrôle direct d’un ensemble d’activités qui vont devoir être soutenues financièrement dans leurs développements, des investissements futurs importants que permettront une dette apurée par la vente d’actifs réalisés, Maroc Telecom ou Activision Blizard.

Le calendrier est maintenant clair. Une mise en musique progressive qui, sauf accident, devrait arriver à terme vers juin 2014.

Autre conséquence potentielle, l’accélération du calendrier pour le renouvellement du management de Canal+. Une époque se termine, une autre est en gestation. « Naître c’est faire naufrage sur un île », disait déja Peter Pan, en 1904, espérons que notre nouvelle île soit paradisiaque...

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