Participatif
ACCÈS PUBLIC
24 / 09 / 2015 | 1 vue
Anita Legrand / Membre
Articles : 1
Inscrit(e) le 31 / 03 / 2009

Vigeo dégrade sévèrement la note de Volkswagen

Vigeo a procédé ce jour à une forte dégradation des scores de Volkswagen en raison de la gravité des faits de dissimulation des niveaux d'émission et de conséquences environnementales de ses véhicules.

Le recours à une technologie destinée à tromper les dispositifs de contrôle en vigueur sur le territoire des États-Unis d'Amérique, reconnu au terme d'une longue période d'atermoiements, remet en cause l'ensemble des niveaux d'assurance, que Vigeo avaient formulés au sujet des performances environnementales, de la gouvernance, de l'éthique des affaires et de l'engagement sociétal de Volkswagen.

L'opinion de Vigeo est très altérée sur la capacité du constructeur automobile à maîtriser ses risques de réputation, à sauvegarder la cohésion de son capital humain ou à rassurer sur l'efficience de ses procédés. Ce scandale va affecter l'attractivité de la firme auprès des investisseurs attachés aux principes d'investissement responsable et son positionnement sur le marché en général.

  • Jusqu'à ce jour, Vigeo estimait les performances générales de Volkswagen comme « limitée », avec un score de 48/100, en retrait par rapport à ses pairs du secteur de la construction automobile où le meilleur score de Vigeo est attribué à PSA Peugeot Citroën (60/100), leader en Europe.

Volkswagen a fait l'objet de plusieurs controverses, dont des allégations de corruption au cours de la dernière décennie, qui avaient limité ses performances en matière d'éthique des affaires et de gouvernance.

En matière d'engagement environnemental,
un domaine de plus en plus règlementé et sur lequel l'ensemble des constructeurs automobiles se savent spécifiquement observés, les performances de Volkswagen dans l'évaluation de Vigeo était inférieures à celles de ses homologues, les leaders étant PSA Peugeot Citroën, Fiat et Renault.

Les scores de Volkswagen sont réduits sur 4 des 6 domaines sous la revue de Vigeo :

  • le domaine environnement chute de 48/100 à 5/100 ;
  • le critère portant sur l'information due aux clients sur les performances du produit, relevant du domaine relatif à l'éthique des affaires, est désormais au plus bas niveau 0/100 ;
  • le critère relatif à la maîtrise des conséquences sociétales des produits de l'entreprise est dégradé de 43/100 à 0/100 ;
  • deux critères relatifs à la gouvernance : intégration de la RSE à l'ordre du jour du conseil d'administration et au périmètre sous la revue de l'audit et du contrôle interne tombent respectivement à 22/100 et à 0/100 ;
  • les résultats des domaines relatifs à la valorisation du capital humain et au respect des Droits de l'Homme sur les lieux de travail ne sont pour le moment pas dégradés mais les assurances sont faibles sur la capacité de l'entreprise à protéger la cohésion de son capital humain, sa réputation, ainsi que les intérêts sociaux de ses collaborateurs et ceux de ses fournisseurs, suite à ce scandale ;
  • le résultat global de Volkswagen est réduit de 18 points (30/100), une performance considérée comme très faible.


Pour Fouad Benseddik, directeur de la méthodologie et des relations institutionnelles de Vigeo, « ces événements, d'une gravité extrême, soulignent l'urgence de mieux prendre en compte les opinions et les scores de la notation sociale dans l'appréciation des performances des entreprises. Un tel écart entre la quantité, la sincérité et la pertinence de l'information démontre le besoin pour tous les opérateurs de marché d'évaluer les engagements des entreprises au regard de référentiels de risques de responsabilité sociale précis, profonds, indépendants et prenant en compte les points de vue des différentes parties prenantes ».

Pas encore de commentaires