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07 / 03 / 2019 | 54 vues
Karim Lakjaâ / Membre
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Une réforme de la fonction publique contre les femmes

Le gouvernement a dévoilé son projet de réforme de la fonction publique.

Au menu, la généralisation des « portes tournantes » et des aller-retours public-privé. Le pantouflage était déjà au cœur des conflits d’intérêt et du recul de l’intérêt général chez les hauts fonctionnaires mais on étend à présent la logique à l’ensemble des directions en incitant au recrutement de contractuels. Ses mesures pénaliseront tous les agents mais auront un effet particulier sur les femmes, qui représentent 62 % des fonctionnaires.

La rémunération au mérite, ou comment augmenter les inégalités de salaire

Dans le privé, le premier facteur explicatif de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes cadres sont les primes et la part variable de la rémunération. La rémunération au mérite individualise le management et généralise la concurrence au sein des équipes. Faut-il demander aux femmes d’intégrer la logique dominante et d’écraser tous leurs collègues pour être les plus performantes ou, au contraire, de développer un management qui fait primer le travail en équipe ? Au-delà, la rémunération au mérite soulève la question de l’indépendance des agents et de la définition des performances : culte du chiffre ou qualité du service rendu ? L’écart de rémunération entre hommes et femmes dans la fonction publique est de 19 %, contre 26 % dans le secteur privé. L'un des principes du statut général des fonctionnaires est l’égalité, fondement essentiel d’égalité de traitement. Le gouvernement veut la casser… On n’arrête pas le progrès !

Supression des CHSCT ou comment enterrer le seul outil de lutte contre le harcèlement et les violences

À l’image de ce qu’il vient de faire dans le privé, le gouvernement veut supprimer les CHSCT dans le public. Pourtant, ce sont les seuls outils de lutte contre les violences sexistes et sexuelles qui ont la capacité de travailler des plans de prévention et d’accompagner les victimes.

Le développement des contractuels ou comment enfermer les femmes dans la précarité

Les femmes représentent 67 % des contractuels et ont été les premières pénalisées par la suppression des contrats aidés. Recherche, santé, accompagnement des handicapés etc. : de nombreuses missions de service public reposent quasiment exclusivement sur les précaires. Au lieu de mettre un plan de titularisation des précaires en place, le gouvernement fait sauter les derniers verrous et veut élargir les motifs de recours aux contractuels.

Pour gagner l’égalité dans la fonction publique, la CGT exige :

  • l’augmentation du point d’indice ;
  • la mise en place d’une obligation de résultats en matière d’égalité salariale ;
  • la revalorisation des métiers à prédominance féminine ;
  • la mise en place d’un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. 
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