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09 / 04 / 2014 | 12 vues
Françoise Gauchet / Membre
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TIC et conditions de travail dans la fonction publique

Ce sujet important a été traité dans une récente étude du département travail et emploi du CGSP (Commissariat général à la stratégie et à la prospective).

Elle analyse l'évolution des TIC dans la fonction publique, notamment depuis le début des années 2000, ayant marqué une phase de très fort développement. À telle enseigne que le taux d'agents publics disposant des TIC est sensiblement égal aux salariés du secteur privé.

Elle aborde les niveaux d'usage selon la catégorie socio-professionnelle, souligne les avantages liés aux TIC mais attire l'attention sur de nombreux inconvénients qui n'épargnent ni le sexteur privé, ni le secteur public et qui méritent attention.

Parmi ceux-ci :

■ augmentation du rythme et intensification du travail surtout pour les gros utilisateurs de TICs (courriels, smartphones…) ;

■ stress, sentiment d’urgence liés notamment à la surinformation, en particulier l’usage intensif des courriels ;

■ superposition des pratiques bureaucratiques classiques et accentuation des normes à travers une standardisation accrue des modes et processus de travail ;

■ sentiment d’un contrôle renforcé sur l’activité des agents (traçabilité des tâches et fixation de normes de productivité).

Par ailleurs le rapport souligne que :

• certains outils comme les connexions réseaux, le « badgeage », le biométrie, les empreintes digitales, la vidéosurveillance des postes de travail, les conservations excessives des données etc. peuvent faciliter un contrôle renforcé des salariés ou au moins la perception d’être contrôlé ;

• à cet égard, plusieurs mises en demeure par la CNIL concernant des dispositifs liés aux TIC non déclarés à des fins de contrôle des salariés (mise en demeure le 15 janvier 2014 d’une société pour la mise en place d’un dispositif non déclaré biométrique de contrôle des horaires des salariés ainsi que la vidéosurveillance des postes) mais il pointe également au nombre des inconvénients l'affaiblissement des relations de travail qui deviennent plus abstraites ou plus virtuelles.

Il développe ensuite la nature ambiguë du lien TIC et conditions de travail.

Enfin, sont abordés les effets des TIC sur l'implication et la motivation qui peuvent être sensiblement différents sur les secteurs, même si la perception des salariés sur l'effet des changements technologiques est assez proche entre les salariés du public et du privé.

Pour autant, les opinions sont plus contrastées sur l'effet de ces changements sur leur travail (à peine 38 % d'opinions positives pour les agents publics contre près de 51 % pour les salariés du secteur privé).

 

En conclusion, pour le CGSP, l'accompagnement des agents est une dimension essenetielle à prendre en compte et il formule quelques propositions visant à :

■ associer les agents à toutes les étapes des projets TIC (avant, pendant et après leurs mises en place) ;

■ associer les directeurs des ressources humaines et du budget à l’élaboration des plans TIC et débattre de l’évolution des métiers dans le cadre des projets liés à la conduite des changements technologiques ;

■ améliorer les systèmes de formation et valoriser les compétences des agents dans le domaine des TIC ;

■ assurer un pilotage transversal pour une coordination efficace de l’ensemble des services lors de la mise en place des plans TIC.

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