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24 / 06 / 2010 | 137 vues
Sylvain Thibon / Membre
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TF1, M6, CANAL+ : convention Collective de « branche », toujours l'Arlésienne...

Après un mois d'interruption, les négociations ont repris sur cette convention collective, dite « de branche », et qui pourrait concerner les salariés de l'audiovisuel public et privé, si elle aboutit...

Le STP, le Syndicat des télévisons privées la veut absolument, sa convention collective...

Petit rappel historique

En début d'année, les partenaires sociaux furent invités par le STP à se réunir pour engager une négociation sur une convention collective de branche de l'audiovisuel français. La CFE CGC, la CFDT, la CGT, FO, la CFTC se sont alors retrouvées autour de la table... Face à elles, les représentants du STP, les DRH de TF1, M6 et CANAL+.

Une branche, c'est un secteur d'activité couvert par une convention collective unique. Or, dans l'audiovisuel, chaque entreprise possède sa propre convention collective. De plus, l'audiovisuel public, en plein bouleversement, négocie actuellement dans la douleur, une nouvelle convention collective après l'unification des sociétés de France Télévision.
Ainsi, seuls les représentants des directions de l'audiovisuel privé se retrouvent autour de la table !

Quel est l'objectif du STP?

Il est simple : accroître la précarité de l'emploi à tous les échelons de nos entreprises, notamment pour l’encadrement, remettre en question les contrats qui lient les intermittents aux entreprises de l'audiovisuel, en proposant d'autres formes de relations contractuelles que le CDDU (ou CDD d'usage), qui encadre depuis quelques années les relations de travail entre les intermittents et leur employeurs (essentiellement les grandes chaînes de télévision françaises).

Il a fallu attendre quelques semaines pour découvrir le véritable objet de cette négociation : proposer une panoplie de contrats dits  « particuliers », dixit dans le texte présenté par le STP.

Dès lors, tous les syndicats, sans exception, ont dit leur refus de cautionner une telle dérive et ont revendiqué le retrait de cet article contesté.

 

Un mois plus tard…

Nous nous sommes donc retrouvés en début de semaine, après ce mois d'interruption pour discuter de 2 articles : le recrutement et l’emploi des seniors ! Les articles contestés, enlevés, reviendront... Plus tard !

Qu'est ce qui aura changé dans quelques semaines, dans quelques mois ? Peut-être des têtes… Mais pas notre position.

La CFE CGC réaffirme qu’ il ne peut y avoir que 2 formes de contrats de travail: le CDD et le CDI, celui ci constituant la forme normale des relations entre un salarié et un employeur. Il n'est pas question d'accepter la création d'objets juridiques non identifiés, qui remettraient en cause les fondements du contrat de travail de milliers de salariés du secteur de l’audiovisuel.

À CANAL+, nous sommes déjà confrontés à la volonté de notre direction de voir partir le maximum de salariés, poussés vers la sortie en permanence. Nous n’ajouterons pas la précarité à l'inacceptable.

On ne peut demander aux syndicalistes qui ont négocié les contrats pour les intermittents, ces fameux CDDU, de balayer ces années de débats et de négociations avec le gouvernement, pour créer des contrats de travail du type « contrats de chantier », utilisés par exemple dans le bâtiment, avec pour conséquences des salariés précarisés ne bénéficiant que du droit de se taire et de se faire jeter sans indemnités ou sécurité juridique.

En août, en septembre ou en décembre, avec nous, il n'y aura pas de contrat de « type particulier ».

L’audiovisuel français ne doit pas devenir un champ d’expérimentation juridique et sociale. Ou bien, s'il s'agit de faire progresser le droit social, mais pas pour le démanteler.

La situation des salariés de ce secteur ne cesse de se dégrader depuis quelques années, que ce  soit dans le privé ou dans le public. Nous avons déjà bien des difficultés à faire respecter le droit du travail dans nos entreprises, et particulièrement à Canal+, pour ne pas accepter de sculpter dans le marbre des dispositions juridiques qui n'auront pour effet que d'accroître la précarité et l'insécurité !
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