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20 / 06 / 2014 | 3 vues
Philippe Pihet / Membre
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Retraites des femmes : encore des inégalités malgré les dispositifs de solidarité

Selon le Conseil d’orientation des retraites, les pensions des femmes représentent en moyenne 55 % de celles des hommes, alors qu’elles auraient atteint à peine 46 % si les droits familiaux et autres dispositifs de solidarité n’existaient pas.

Les règles relatives de calcul des pensions et les dispositifs de solidarité en matière de retraite réduisent et parfois accentuent les écarts de pension qui résultent directement des disparités sur le marché du travail.

Certaines règles s’avèrent relativement défavorables aux assurés à carrière courte dont beaucoup de femmes. C’est le cas du calcul du salaire de référence sur les 25 meilleures années au régime général ; c’est aussi le cas de la règle des 200 heures de SMIC pour valider un trimestre (devenues 150 heures depuis la loi du 20 janvier 2014), combinée avec les règles de calcul du salaire de référence, pour certaines carrières précaires avec temps partiel court.

Écarts réduits

Cependant, les dispositifs de solidarité du système de retraite réduisent significativement les écarts de pension entre hommes et femmes : droits familiaux, minima de pensions, périodes validées au titre du chômage, de la maladie, de la maternité ou de l’invalidité, départs anticipés etc. En 2008, ils relèvent de 9 points le ratio entre les montants moyens des pensions des hommes et femmes, qui passe de 45,9 % à 55,2 % (sur le champ des retraités de droit propre âgés de 60 ans ou plus et résident ou non en France).

En effet, l’ensemble des dispositifs de solidarité représente 29,7 % des masses de pension de droit propre versées aux femmes en 2008, contre 16,0 % pour les hommes, dont respectivement 13,2 % et 3,9 % pour les seuls droits familiaux.

La part des droits familiaux dans les pensions versées représente 13,2 % pour les femmes, contre 3,9 % pour les hommes.

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En ne se basant que sur les retraités actuels, on fait des statistiques sur des situations passées pour établir un modèle prédictif sur un modèle de société en complet changement: le développement du travail féminin. Aujourd'hui pour les générations en dessous de 35 ans, les durées validées Hommes/Femmes sont identiques. A l'avenir les différences de pensions Hommes/Femmes proviendront donc pour l'essentiel de différences de qualifications et surtout de différences d'orientations professionnelles. Un exemple: la sur-représentation du personnel féminin dans les métiers de l'éducation et de la santé... tout le monde sait par exemple que les enseignants Français sont les plus mal payés d'Europe.