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06 / 06 / 2012 | 530 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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PSE « boursier » chez Conforama

La délégation Force Ouvrière du comité central d’entreprise (CCE) de Conforama France, s’est rendue le 30 mai 2012 au Tribunal de Grande Instance de Meaux pour soutenir, avec la quasi-totalité des membres du CCE, leur avocate Me Vrillac, demandant la suspension d’un « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE) concernant 288 salariés des centres SAV de Conforama.

Force Ouvrière et le CCE contestent notamment les motifs économiques du PSE, puisque Conforama et sa maison-mère (le groupe sud-africain Steinhoff) ne connaissent de difficulté financière particulière, à la vue des déclarations dans les médias du PDG du groupe Conforama Thierry Guibert : « Sur les six derniers mois, notre marge opérationnelle s'est établie à 6,1 %, en hausse de 0,8 point », « sur douze mois, fin décembre 2011, notre activité a progressé de 1,4 % ».

De même, on conteste également le périmètre du plan, défini par la direction de Conforama comme un secteur d’activité qui, selon elle, n’existe pas. En effet, ce que la direction de Conforama appelle SAVEO n’est pas une entité distincte. Les salariés assurant le SAV de réparation de Conforama ont un contrat de travail Conforama standard, une fiche de poste Conforama standard, les mêmes accords d’entreprise et la même convention collective que ceux de tout salarié de Conforama.

  • La fédération Force Ouvrière affirme que la diminution des activités d’après-vente est en partie liée à la mise en place des « garanties excellence », qui consistent à remplacer les appareils défectueux plutôt que de les réparer. Ce système, violemment critiqué par les élus du CCE, est confié à une entreprise sous-traitante, étrange... L’« obsolescence programmée », chère aux industriels, montre ainsi l'un de ses nombreux effets pervers.

D’autre part, est il hautement regrettable que les propositions d’application du PSE omettent systématiquement toute réintégration dans l'une des filiales du groupe Steinhoff, alors que le Code du travail et les jurisprudences s’opposent totalement à ce genre de restriction.

On constate que les offres de reclassement proposées par Conforama ne sont pas sérieuses puisqu’elles concernent principalement des métiers en magasins qui ont fait l’objet, ces deux dernières années, de « plans de départs volontaires » ayant entraîné la suppression de plus de 800 postes. Comment oser affirmer en 2012 que ces métiers ont à nouveau une pertinence et un avenir alors que la direction les considérait dans les « PDV » comme étant en voie de disparition?

Force Ouvrière s’interroge enfin sur le lien qui pourrait être fait entre ce projet de PSE et le projet d’introduction en bourse de l’activité distribution des filiales européennes du groupe Steinhoff, dont Conforama représente 60 % du chiffre d’affaires.

C'est pourquoi, la fédération des employés et cadres FO affirme que ce projet n’est qu’un PSE « boursier », destiné à diminuer la masse salariale de Conforama pour « rendre la mariée plus belle ».

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