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03 / 02 / 2015 | 1 vue
Françoise Gauchet / Membre
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Prévention du suicide : un vrai sujet

Ce sujet, qui a légitiment pris une ampleur de plus en plus importante au fil des ans, est désormais reconnu comme « un vrai sujet », voire comme « une priorité de santé publique » au niveau gouvernemental.

Le suicide est en effet une cause majeure de décès prématurés : plus de 11 000 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine en 2011 et près de 200 000 personnes ont été accueillies aux urgences après une tentative de suicide.

La ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a affiché sa volonté de renforcer les moyens consacrés à la prévention du suicide en créant en septembre 2013 l’observatoire national du suicide.

Cette instance, dont la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques assure le secrétariat en partenariat avec l’Institut national de veille sanitaire, rassemble des parlementaires, des représentants d'associations, des professionnels de santé, des experts, des chercheurs et l’ensemble des administrations concernées.

Pour mieux appréhender et mettre en œuvre une véritable stratégie de prévention, l’observatoire s’est vu confier deux principales missions :

  • recenser les outils et les données disponibles sur les suicides et les tentatives de suicide, en vue d’améliorer le système de surveillance existant ;
  • porter à la connaissance et évaluer les actions de prévention afin de développer les interventions les plus efficaces.

Il a rendu son premier rapport en fin d'année dernière, rapport qui présente un premier état des lieux des connaissances qui est appelé à être enrichi.

Il comporte une description et une analyse des systèmes d’information et des actions de prévention, ainsi que des perspectives de recherche.

Il souligne les fortes inégalités sociales accompagnées d'importantes disparités régionales et il énonce, à partir de bien des questionnements, tels que :

  • comment améliorer la collecte des données, notamment les informations recueillies dans le certificat de décès ?
  • comment mieux estimer le nombre de tentatives de suicide en France alors même que cet événement n’implique pas systématiquement un contact avec le système de soins ?
  • comment identifier et hiérarchiser les facteurs de risque et de protection, pour mettre en place des programmes d’action ciblés et cohérents ?
  • comment mieux repérer et accompagner les personnes dites vulnérables, sans pour autant les stigmatiser, et en respectant leur libre arbitre ?

Ces recommandations devront être intégrées dans les rapports annuels ultérieurs, afin de mieux identifier les leviers d’action efficaces pour prévenir le suicide.

Dans ce cadre et sur ce sujet majeur, il est à noter que nombre d'initiatives peuvent également se développer au plus près des réalités locales.

Il en est ainsi de celle lancée en 2007 par la Mutualité Française Bretagne (MFB).

La mission Misaco accompagne des collectifs de prévention de la souffrance psychique et du phénomène suicidaire dans le Morbihan.

Objectif : favoriser les échanges et les coopérations entre les acteurs de terrain et améliorer la prise en charge des personnes à risque.

Pour Morgane Bailly, chargée de mission Misaco à la MFB, la prévention passe avant tout par la mise en relation de l’ensemble des acteurs du secteur.

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