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31 / 05 / 2012 | 1 vue
Sylvain Thibon / Membre
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Pour le retour du collaborateur…

Il y a quelques années, engagés à Canal+ vous deveniez des collaborateurs.

Les documents, la communication interne ou externe, l’expression des dirigeants de l’époque, chacun parlait du collaborateur… Le collaborateur était roi et il l’a bien rendu à son entreprise en fabriquant dans ce secteur de l'audiovisuel au tout début des années 1990-2000 un modèle économique et social extrêmement novateur.

Faites entrer le salarié...

L’arrivée de Bertrand Meheut en 2001 a balayé cette expression et fait entrer le salarié dans le groupe comme il a transformé cette entreprise en organisation classique, avec pour seul objectif une rentabilité effective de court terme, à l’époque nous devions atteindre 20 % du chiffre d’affaires.

Dès lors, on ne parlait plus de la même façon aux salariés des programmes, des technologies, de contenus, de développement, de télévision etc. mais essentiellement de niveau de rentabilité, d’économies au sens premier du terme, d’efficacité…

On s’aperçoit aujourd’hui qu’il ne suffit pas de se fixer la rentabilité comme ligne bleue des Vosges pour l'atteindre sans difficulté. L'entreprise, c'est une alchimie subtile qui allie compétences, management, diversité, respect, valeurs partagées.

Le futur de Canal+ sera avant tout réussite collective ou ne sera pas. De plus, on ne peut faire appel au collectif dans les moments où l’entreprise est malmenée lorsqu’on la contraint ou malmène quand tout est calme...

Retour au collaborateur…

 

Comme les dénommait André Rousselet, les collaborateurs de Canal+ ont fait ses succès. Est-ce parce qu’ils étaient collaborateurs ? Cette question mérite d’être posée. C’est toute une conception du rapport à l’entreprise, de la relation hiérarchique, du respect du travail de chacun, de la reconnaissance de l’apport individuel ou collectif que porte selon nous ce terme.

Qu’est ce qui se cache derrière ce collaborateur autrefois usité du plus haut niveau au plus bas niveau de l’entreprise ?
 

Un peu d’étymologie

Collaborateur provient du latin collaborare des mots latins cum (avec) et laborare (travailler), avec le suffixe –ateur, le collaborateur c’est celui ou celle qui travaille de concert avec un ou plusieurs autres à une œuvre commune.

Et c’était bien le sens de l’entreprise inventée, construite par André Rousselet. Car il n’avait pas inventé seulement la télé du XXIème siècle mais aussi un modèle social où le simple employé était aussi reconnu et respecté que le cadre supérieur.

Cela se traduisait dans les modes de management mais aussi dans une redistribution plus équitable des bénéfices créés par chacun et par tous.

La part de la valeur ajoutée redistribuée n’était pas réservée à servir les seuls intérêts actionnariaux comme c’est le cas aujourd’hui.

  • Le salarié nous renvoie à son étymologie du latin salarium, solde militaire (argent pour acheter du sel), le suffixe -at indiquant une qualité, une fonction. Le salariat est la condition du salarié, personne liée à une autre par un contrat de travail, une personne dont le travail est rémunéré… 


Notre prochain patron devrait rétablir le collaborateur et nommer ainsi tous ceux qui participent aux succès de notre entreprise. Lorsque le contrat de travail régit seul les rapports du travail, il génère des dérives immédiatement perceptibles. Quand par exemple le « je » l’emporte sur le « nous », le court terme sur le projet collectif de moyen et long termes.


Si les mots n’appartiennent à personne et s’ils ont un sens, le collaborateur est porteur d’avenir à Canal+. Vive le collaborateur !

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