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08 / 09 / 2025 | 6 vues
Jean Paul Philidet / Abonné
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Vers de nouvelles règles de Pilotage des emplois et des effectifs à la DGFIP: les organisations syndicales exigent un vrai débat

Un groupe de travail « Pilotage, emplois et effectifs » convoqué le  4 septembre 2025 en est resté au stade de la lecture d’une déclaration liminaire intersyndicale.


Il n’était pas question pour nous  de rester dans une réunion  où l’administration veut modifier le TAGERFiP ( le Tableau de gestion des emplois de référence des Finances Publiques) pour le faire évoluer vers, soi disant, plus d’équité, une meilleure mesure des charges et une allocation de la force de travail réellement disponible...


Mais tout cela sans communication ni débats en amont sur la méthode, les indicateurs de charges ou de simulations avant/après.


Le niveau et l’allocation des emplois est un sujet primordial et constitue la source de nombreuses difficultés pour les agents, leurs conditions de travail, l’exercice quotidien des missions et l’organisation du système de mutation.,La cheffe de service RH a bien tenté de nous retenir en nous appâtant avec une prétendue promesse d’explications.


Plus que d’explications, c’était plutôt d’un débat lors de la construction de la nouvelle méthode d’allocation des emplois dont nous aurions eu besoin.

 


Cette façon de faire nous rappelle étonnamment l’opacité dans laquelle s’était opérée la réforme du classement des postes en 2020/2021.


Pour notre organisation syndicale  :

 

  • ce n’est pas en supprimant d’un trait de plume la vacance d’emplois que l’on résoudra tous les problèmes d’allocation d’emplois et, par ricochet, les mutations : casser le thermomètre n’a jamais fait baisser la fièvre ;
  • Aujourd’hui des services ont un certain niveau d’emplois avec des temps partiels, demain qu’en sera t-il ?


Ces services seront-ils reclassifiés ? N’allons nous pas vers un chamboule-tout du classement des postes et des directions ? Ce qui va se produire en cible risque de générer de fortes variations ;

 

  • En cette période agitée tant en interne qu’en externe, était-il donc si urgent d’ouvrir un tel chantier ?
  • L’urgence serait davantage à la mesure la plus exacte possible de la charge réelle de travail plutôt qu’à la recherche d’indicateurs discriminant les services qui ne peut aboutir qu’à des services/missions prioritaires quand d’autres continueront d’être délaissés.
  • L’arrêt des suppressions d’emplois et le comblement des emplois vacants par des fonctionnaires titulaires est la seule priorité.


Continuer à rechercher une méthode de répartition de la pénurie ne peut qu’entretenir sinon aggraver les difficultés auxquelles les agents et les services sont confrontés


Toutes les organisations syndicales Solidaires, CGT, FO, CFDT CFTC ont quitté la séance et ont   demandé l’inscription de ce sujet capital à l’ordre du jour du prochain Comité Social d’Administration de Réseau présidé par la DG.

 

La déclaration intersyndicale 


Après des décennies de suppressions d’emplois, après les promesses d’année blanche non tenues et les indiscrétions pas tout à fait volontaires de la ministre devant la commission des finances annonçant la poursuite de la politique de réductions des effectifs, l’allocation des emplois et leur adaptation à l’exercice des missions est évidemment un sujet central pour chaque service et pour chacun des agents qui voient leurs conditions de travail se dégrader sans discontinuer.


Or, quelle ne fût pas notre surprise puis notre colère à la lecture du document transmis.


La surprise d’abord face à l’indigence du document et face au calendrier. Pas d’explication précise, pas de détail de la méthode, pas de justification des modifications envisagées, pas davantage de détail des indicateurs ou d’évaluation de l’impact de leur actualisation, pas de photographie avant/ après alors que nous ne pouvons imaginer que vous n’ayez pas procédé à ce type de projection.

Alors que nous avons été sollicités et auditionnés par l’Inspection Générale des Finances il n’est même
pas fait mention des préconisations du rapport qui vous a été remis. Nous vous en demandons donc très officiellement la communication.

 

Est-il enfin vraiment judicieux d’engager une telle démarche dans le contexte budgétaire, administratif, politique et social actuel ?


Puis la colère, car votre priorité n’est pas d’anticiper ni de réfléchir aux futurs besoins en recrutement pour réaliser les missions de la DGFiP.


Une seule fiche dans laquelle votre unique préoccupation est de modifier le référentiel qui sert pour l’allocation des emplois mais aussi l’élaboration des mutations nationales et locales. Ceci uniquement dans une démarche de tour de passe passe «magique », un reset, pour résorber les vacances de postes sans recruter mais en n’utilisant plus les mêmes chiffres.

 

Car c’est bien là la motivation de cette opération : réduire et si possible supprimer les vacances d’emplois.

 

C’est proprement scandaleux de penser que la solution à tous les maux de la DGFiP réside dans le changement de référentiel des emplois. C’est également une négation de la souffrance des agents de la DGFiP engendrée par la forte dégradation des conditions de travail.

Les chiffres de la vague de suicides et tentatives de suicide de 2025 en attestent


Les RPS en constante augmentation tiennent toujours la 1ère place à chaque évaluation des risques professionnels, L’observatoire interne n’est pas plus positif : la souffrance au travail des personnels de la DGFiP n’est pas qu’une vue de l’esprit des représentants des personnels.


Elle est bien réelle ! Ce qui transpire de ce document n’est pas rassurant quant au devenir des règles de gestion qui ont pourtant déjà été bien réduites par la loi de transformation de la fonction publique.


De plus, cette manœuvre nous laisse la désagréable sensation que vous espérez par ce biais réduire les recrutements et donc réduire la masse salariale de la DGFiP afin de dégager des marges budgétaires. Le TAGERFIP, même s’il n’est pas parfait, permet d’avoir une vision sur les emplois par grades, par directions et d’anticiper les départs et recrutements.

L’évolution proposée, dont après lecture nous ne savons en réalité rien, aura mécaniquement
des incidences désastreuses sur la gestion des emplois et inévitablement sur les mouvements de mutations.


Quitte à se lancer dans les grands chantiers, nous demandons depuis longtemps que nous entrions enfin
dans une véritable démarche de GPEEC souvent évoquée mais jamais concrètement et globalement initiée.


Nous nous permettons de vous rappeler que l’administration avait réalisé ce travail le 10 novembre 2022 pour la GPEEC des géomètres. La pyramide des âges de notre administration nécessite une photographie précise pour toutes les catégories afin d’anticiper les recrutements et pour ne pas renouveler les erreurs du passé par manque d’anticipation ou de prospection.

 

Nous demandons donc expressément que ce sujet soit traité dans le prochain CSAR avec toute la documentation nécessaire pour avoir de la visibilité sur les besoins en recrutements de notre administration sur une période donnée.


Il est hors de question pour nous de procéder ainsi tout en affaiblissant l’exercice quotidien des missions et en réduisant une fois encore les droits et garanties des agents en terme de mobilité.

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