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04 / 10 / 2021 | 112 vues
Barbara Alfandari / Abonné
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Pour une éducation inclusive de la petite enfance à l’enseignement supérieur

À sept mois de l’élection présidentielle, dans la continuité de son mémento de mesures essentielles à lattention des candidates et des candidats et dans le cadre de la collection des notes politiques #ÀÉgalité à la destination des équipes de campagne, APF France handicap publie « Pour une éducation inclusive de la petite enfance à l’enseignement supérieur ».

 

En effet, de la petite enfance à l’âge adulte, l’éducation doit être un processus d’épanouissement et d’émancipation et le gage d’une vie et d’un monde meilleurs, pour tous les enfants et jeunes.


Pourtant, en France, l’école est loin d’être inclusive : de nombreux enfants et jeunes sont confrontés à des obstacles dans leur accès à l’éducation et tout au long de leur scolarité, pour des raisons d’inadaptation structurelle de la pédagogie, de normes scolaires rigides, de manque d’accompagnement, de manque de formation des professionnels, d’inaccessibilité des lieux et des supports d’enseignement etc. Les enfants et jeunes handicapés sont particulièrement concernés par cette école qui ne s’adapte pas. Il est temps de prendre les mesures nécessaires pour aller vers une éducation véritablement inclusive et émancipatrice respectueuse des droits humains

 

Stop à la discrimination : le système éducatif doit devenir inclusif.

 

Les enfants et jeunes handicapés notamment vivent de nombreux décrochages et ruptures de parcours dus à l’inadaptation de la pédagogie. Ils subissent une véritable discrimination dans l’accès aux lieux d’accueil de la petite enfance, à l’enseignement primaire et secondaire et aux études supérieures car on leur demande de s’adapter à un système qui, structurellement, n’avait pas prévu de les accueillir.


En outre, ils sont plus souvent victimes de harcèlement et leur parole est peu (voire pas) prise en compte dans les choix d’orientation et de cursus scolaire notamment. Ainsi, de nombreux enfants et jeunes ont été et sont encore exclus du système éducatif et ne sont pas scolarisés dans des conditions pouvant permettre une réussite au mieux de leurs capacités, quel que soit le niveau d’étude.

 

 

L’État français doit garantir le droit à l’éducation inclusive

 

Certes, selon l’Éducation nationale, la scolarisation des élèves handicapés progresse mais l’augmentation quantitative cache des freins et des exclusions, quel que soit le mode de scolarisation, sans compter la lourdeur des dispositifs et de nombreux dysfonctionnements. De trop nombreuses familles font l'amer constat que plus leur enfant avance dans sa scolarité en classe ordinaire, moins le système scolaire veut de lui.
 

Pourtant, l’État français doit garantir le droit à l’éducation et à une éducation inclusive, comme le soulignent l’article 24 de la Convention des Nations-Unies relative aux droits des handicapés et l’article L111-1 du Code de l’éducation.


L'éducation inclusive implique un suivi individualisé dans un cadre commun et s’adapte à chaque enfant et à chaque jeune, handicapé ou non : c’est une question de justice sociale et de respect des droits fondamentaux pour tous.


APF France handicap propose huit priorités pour aller vers une éducation inclusive et émancipatrice respectueuse des droits humains :

  1. garantir l’accueil de tous dès la petite enfance et dans toutes les activités péri et extrascolaires ;
  2. rendre les lieux d’accueil, d’activités et d’enseignement accessibles ;
  3. instaurer tous les aménagements et adaptations pédagogiques nécessaires ;
  4. former et soutenir les professionnels de l’éducation et de l’enseignement ;
  5. garantir les aides pour une meilleure prise en compte des attentes des enfants et des jeunes ;
  6. faire évoluer les unités d’enseignement en dispositifs adaptés de l’Éducation nationale et les relocaliser dans les établissements scolaires ;
  7. faciliter l’orientation et la poursuite d’études dans le supérieur ;
  8. sensibiliser au handicap et lutter contre le harcèlement.

 

Une collection de notes politiques pour les équipes de campagne dans le cadre de l'élection présidentielle 2022

 

La note politique Éducation #ÀÉgalité fait partie d’une collection de notes thématiques #ÀÉgalité destinée à alimenter les débats et les propositions des candidats tout au long de la campagne, pour que le handicap soit enfin pris en compte dans leurs programmes.

 

Trois autres notes sont également disponibles :


À venir ces prochaines semaines, une note sur le thème des ressources.  
 

APF France handicap considère qu’il est essentiel que les citoyens et les acteurs de la société civile (dont les associations) soient associés aux réflexions et propositions des pouvoirs publics. En publiant ces notes thématiques et d’autres documents, APF France handicap entend remettre le handicap au cœur de la campagne et se positionne clairement comme partie prenante des débats pour élaborer une société plus juste, apaisée, durable et fondée sur les droits humains.

 

Retrouvez tous les documents pour alimenter la campagne pour l'élection présidentielle de 2022 sur une page du site dAPF France handicap.

 

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Selon un sondage Harris Interactive, « les Français se montrent toujours aussi favorables à une école inclusive ».

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Pour la troisième année consécutive et dans le cadre de la rentrée scolaire et en lien avec la campagne inter-associative « ma place, c’est en classe », plusieurs associations [1] œuvrant dans le domaine du handicap et de l’éducation populaire ont commandé une enquête en ligne, réalisée du 17 au 19 août 2021 par Harris Interactive, sur l’opinion des Français vis-à-vis de l’école inclusive. 

 

Les résultats montrent que s’ils perçoivent une légère amélioration pour les handicapés dans la société et à l’école, ils considèrent encore majoritairement que la scolarisation des jeunes au sein du système scolaire doit encore progresser, particulièrement pour les enfants et adolescents autistes, avec des déficiences intellectuelles ou présentant des troubles psychiques.

 

Surtout, les Français se déclarent toujours très largement favorables à une école inclusive (entre 69 % et 91 %, selon le type d’altération).

 

De même, ils estiment que l’école ordinaire reste la meilleure solution de scolarisation, un sentiment renforcé chez ceux aynt un handicapé dans leur entourage.

 

Dans l’ensemble, les Français considèrent que le système doit s’adapter aux besoins particuliers des élèves tout en veillant à ne pas restreindre le champ des possibles en matière d’orientation. 

 

Ces résultats font en écho à la campagne inter-associative « ma place, c’est en classe » : pour accueillir et scolariser tous les jeunes, quelles que soient leurs particularités, l’école doit être pleinement accessible et s’adapter aux besoins de chacun. Mais il ne suffit pas pour cela d’installer des plans inclinés dans tous les bâtiments, même si c’est indispensable. L’accessibilité doit se décliner à tous les niveaux : adaptation des objectifs pédagogiques, des contenus et des évaluations, approches pédagogiques différenciées etc. Elle doit aussi concerner l’accès à la vie et aux sorties scolaires, aux activités péri- et extra-scolaires.

 

Cette adaptation ne peut reposer sur les seuls enseignants ; elle doit aussi concerner l’ensemble de la communauté éducative, les accompagnants et s’appuyer sur la coopération avec le secteur médico-social comme ressource et non comme palliatif. 

 

Ces évolutions nécessaires ont été rappelées lors de l’audition de la France devant le Comité des droits des handicapés de l’ONU, fin août. Le rapporteur a ainsi appelé à « reconsidérer le handicap » et à « changer de modèle », notamment concernant la scolarisation et ses dispositifs jugés ségrégatifs. Les recommandations de l’ONU sont attendues courant septembre. Les associations y seront attentives et poursuivront leur action en faveur d’une école véritablement inclusive.

 

[1] ANPEA, APF France handicap, Fédération générale des PEP, FNASEPH, Trisomie 21 France et UNANIMES.

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