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16 / 02 / 2021 | 50 vues
Séverine Linon / Membre
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Plus de trois quarts des bénéficiaires d'un logement accompagné en Île-de-France disposent de revenus d’activité

L'UNAFO dévoile sa première enquête sur le logement accompagné en Île-de-France. Cette enquête montre le rôle primordial que le logement accompagné joue pour l’accès au logement des jeunes et des plus précaires, particulièrement dans une région densément peuplée dans laquelle le logement privé est onéreux et le logement social saturé.

 

Les emménagements dans le logement accompagné en Île-de-France
 

L’enquête porte sur près de 400 résidences et 58 000 logements gérés par huit adhérents de l’UNAFO, représentant 72 % du parc total de logements accompagnés de la région.

En 2019, près de 13 000 personnes ont emménagé dans un dispositif de logement accompagné, dont un peu plus de 5 000 à Paris et en Seine-Saint-Denis. Les entrées ont été réalisées principalement dans les résidences pour jeunes (5 500) puis dans les résidences sociales (5 000).

 

Logement accompagné : une opportunité dans un marché dense, saturé et peu fluide
 

En Île-de-France, où les tensions sur le marché du logement sont fortes, le rôle du logement accompagné est manifeste :
 

  • le logement accompagné permet l’accès au logement des personnes les plus fragiles. 62 % des entrants se trouvent en dessous du seuil de pauvreté et 29 % des gens disposent de moins de 305 € par mois. Ces chiffres sont respectivement de 77 % et 40 % au niveau national : bien que les résidents en Île-de-France aient un niveau de revenus supérieur en moyenne à celui du reste de la France, le logement accompagné reste une solution nécessaire pour proposer un habitat abordable au regard du coût du logement ;
  • le logement accompagné permet aussi un accès au logement pour les travailleurs précaires : plus de trois quarts des entrants disposent de revenus d’activité (76 %), contre 52% au niveau national ;
  • le logement accompagné offre une solution aux jeunes en recherche de solutions de logement : ainsi, l’âge médian des entrants (tous types de résidences confondus) est de 28 ans (contre 36 ans au plan national) ;
  • la durée médiane d’occupation (tous dispositifs confondus) est de 21 mois pour l’année 2019 en Île-de-France, alors qu’elle n’est que de 16 mois au niveau national.

 

Logement accompagné : acteur de la politique du logement d’abord en Île-de-France
 

Il offre une solution de logement à des gens venant de la rue ou de centres d’hébergement. En 2019, c’était le cas pour 37 % des entrants, soit près de 3 650 personnes. Cela représente un tiers des 10 000 personnes issues de la rue ou de centres d’hébergement que le logement accompagné contribue à loger annuellement sur le plan national.  

 

Le logement accompagné a un rôle de stabilisateur et de tremplin pour ses résidants.
 

En sortie du logement accompagné, on constate que :

  • les deux tiers des gens accèdent à une solution de logement pérenne, la très grande majorité dans le parc social, ce qui est logique en raison du coût du parc privé ;
  • la situation économique des gens quittant nos résidences s’est améliorée : la part des gens située dans la tranche la plus basse (bien qu’encore importante) s’est très fortement réduite, passant de 29 à 16 %. Plus de 60 % des sortants se situent à un niveau de revenus au-dessus du seuil de pauvreté, contre 38 % à l’entrée.

 

Les attentes de l’UNAFO

La crise sanitaire a eu pour conséquence de suspendre les travaux lancés par la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL) et co-pilotés avec l’AORIF (l’union sociale pour l’habitat d’Île-de-France) et l’UNAFO visant à établir une stratégie de développement des résidences sociales en Île-de-France. Fin 2020, d’autres travaux menés par la DRIHL ont conclu à la nécessité de relancer la production des résidences sociales jeunes actifs.
 

L’enquête menée par l’UNAFO confirme la nécessité de définir une stratégie globale, dans les délais les plus rapides, afin de pouvoir offrir des solutions de logement aux jeunes, aux plus fragiles, aux travailleurs précaires, aux sans ressources ou bénéficiaires des minima sociaux, dans une région densément peuplée et où le marché du logement est tendu.
 

L’UNAFO a proposé aux collectivités territoriales candidates au second appel à manifestation d’intérêt, lancé pour sélectionner de nouveaux territoires de mise en œuvre accélérée de la politique du logement d’abord, de pleinement inscrire les résidences sociales dans leurs réponses et, plus largement, dans les réflexions de programmation du territoire.
 

Les solutions souples et adaptables que les résidences sociales offrent en font un outil au service de politiques menées en faveur de publics spécifiques, comme les jeunes, les familles monoparentales, les femmes victimes de violence etc.

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