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31 / 10 / 2022 | 232 vues
Frédéric Homez / Abonné
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Photonis : entre 8,7 et 6,4 % d'augmentation des salaires en 2023 après une semaine de grève

Au terme d’une semaine de grève, les salariés de Photonis ont contraint leur direction à la négociation et ont obtenu d’importantes avancées sur la question du pouvoir d’achat, à l’origine de leur mouvement.


Photonis, basé à Brive la Gaillarde (Corrèze), est le leader mondial des tubes de vision nocturne qui équipent les jumelles et les chars des armées, il fabrique également des composants nucléaires qui servent à la sécurité des centrales nucléaires, aux sous-marins nucléaires, et des galettes de micronaux.

 

Une entreprise qui réalise d’excellents résultats.

 

Des salariés qui n’en reçoivent que des miettes. L’histoire est celle de milliers d’entreprises en ce moment, et notamment celles de Photonis, où les salariés ont effectué des débrayages du 13 au 19 octobre à l’appel  de l’intersyndicale, jusqu’à obtenir satisfaction de leurs revendications, arrachant enfin des augmentations générales dignes de ce nom.

 

Depuis mi-mai, notre organisation avait, à cinq reprises, demandé à ce que les salariés bénéficient de la prime de pouvoir d'achat (PPA). Sans résultat. Le 6 octobre, lors d’une réunion extraordinaire du CSE, la direction leur avait affirmé que l’ensemble des salariés auraient, d’ici la fin de l’année, perçu au titre de 2022 une augmentation générale de 5,9 %, qu’elle décomposait en un premier jet de 2,8 % au début de l’année et 2,4 % en septembre. De quoi justifier le refus de verser la PPA, qui de toute façon, n’aurait jamais été à l’ordre du jour.

 

De quoi, surtout, faire bondir les salariés ! Comme l’explique Michelle Geneste, déléguée FO : « Les 2,8 % d’AG du début d’année ont été indexés sur l’inflation de l’année 2021, quant aux 2,4 % supplémentaires de septembre, ils ne seront versés que pour 3 mois. Soit, ramené au mois pour 2022, avec le 13ème mois, à peine 0,18 % d’AG mensuelle, et donc un total de 2,98% pour 2022. On est trop loin des mauvais calculs de notre direction, et encore plus loin d’un rattrapage de l’inflation ! »

 

Pour notre syndicat, pas question de se laisser mener en bateau, d’autant que la situation devient chaque jour plus difficile pour les salariés qui voient tout augmenter sauf leur salaire.

 

La situation leur était d’autant plus insupportable que l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaire record en 2021, qui devrait largement être dépassé pour les exercices suivants, les carnets de commandes étant pleins jusqu’à fin 2025. « La richesse produite par le site de Brive l’est grâce à l’excellence de notre travail, de nos savoir-faire et à l’implication sans faille de ses salariés, tempête Michelle Geneste. Il est plus que normal qu’ils en perçoivent la juste rétribution, c’est pourquoi nous demandons à notre direction une PPA d’au moins 3 000 euros par salarié, en attendant de voir comment évolue le climat économique. »

 

Au matin du 19 octobre, après moins d’une semaine de grève, la direction acceptait d’ouvrir les négociations, lesquelles ont rapidement débouché sur un accord.

 

« En ce qui concerne la première tranche (qui regroupe 360 salariés), c'est une augmentation générale, en cumulé pour 2023 (entre 8,7 et 6,4 %) plus que l'inflation des 12 derniers mois glissants (qui s’établissait en septembre à 5,6 %), se félicite Michelle Geneste. De plus, la direction s’est engagée, et c’est mentionné dans le protocole de fin de conflit que les métallos FO ont négocié dans la foulée, que pour les salariés reprenant le travail dès le 19 octobre, la journée serait entièrement payée. » Et de conclure : « cela n’a pas été de tout repos, mais fidèles à nos valeurs et à notre mission de défense des intérêts des salariés, nous devions nous battre pour eux coûte que coûte. »

 

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