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03 / 04 / 2024 | 48 vues
François Ecalle / Membre
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Les causes de l’augmentation du déficit public

L’Insee vient de publier les principaux résultats du compte provisoire des administrations publiques pour 2023. Ce compte est présenté dans une « nouvelle base », ce qui signifie que des changements méthodologiques y ont été apportés pour en améliorer la fiabilité. Leur impact est variable d’une année à l’autre mais ils semblent avoir plutôt pour effet de rehausser légèrement à la fois les dépenses, les recettes et le déficit publics.

 

Les ratios exprimés en pourcentage du PIB ne tiennent pas compte de l’impact de ce changement de base sur le PIB. En outre, les ratios relatifs à l’année 2023 sont calculés en utilisant le PIB de 2023 qui résulte des comptes trimestriels. Les comptes nationaux annuels complets en nouvelle base, pour 2023 et les années antérieures, seront disponibles fin mai et pourront permettre d’affiner l’analyse des finances publiques.

 

Le déficit public est passé de 4,8 % du PIB en 2022 à 5,5 % en 2023. Il est à peu près égal au déficit de l’Etat. Le déficit des administrations publiques locales (0,35 % du PIB) est plus que compensé par l’excédent des administrations de sécurité sociale (0,45 % du PIB). Hors CADES, ces dernières sont toutefois en déficit.

 

La croissance des prélèvements obligatoires (PO) est de seulement 2,5 % en 2023, à législation constante, alors que la croissance du PIB nominal est de 6,2 %. Si l’élasticité des prélèvements obligatoires au PIB est ainsi très faible en 2023, elle était très élevée en 2022 et il y a une forme de normalisation en 2023. Le taux des PO avait atteint un record en 2022, ce qui était une anomalie après des années de fortes baisses d’impôts. Il diminue en 2023 et revient à un niveau plus structurel.

 

Le principal objectif de la politique budgétaire actuelle devrait être de respecter la trajectoire des dépenses publiques fixée par la loi de programmation des finances publiques. Celle-ci fixait la croissance des dépenses à 3,4 % en valeur pour 2023 et elle est finalement de 3,7 %. Il y a donc un excès de dépenses d’environ 4 Md€ en 2023 qu’il faut compenser par des économies supplémentaires en 2024.

 

La croissance des dépenses publiques en 2023 est relativement modérée compte-tenu de l’inflation, et leur rapport au PIB a baissé, en raison de la disparition progressive des dépenses exceptionnelles liées aux crises de 2020 à 2022. La progression des dépenses « ordinaires » est de 5,4 % en valeur et 0,6 % en volume, ce qui reste modéré mais cette modération tient pour partie à une baisse non reconductible de la charge des intérêts de la dette publique.

 

Cette dernière augmente en effet de 147 Md€ en 2023 et reste au-dessus de 110 % du PIB en fin d’année.

 

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