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06 / 12 / 2018 | 8 vues
Dominique Delpouy / Abonné
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Préavis de grève reconductible : le ton monte à la Banque de France

Le jeudi 29 novembre 2018, la direction du centre fiduciaire de Lyon-Gerland a informé les agents d’un certain nombre de modifications drastiques de leurs conditions de travail, à savoir :
  • modification de l’organisation-cible dans un atelier ;
  • modification de l’organisation horaire de la journée, à savoir 2 longues sessions de travail le matin et une très longue session de travail l’après-midi, le tout s’accompagnant d’une suppression pure et simple de la pause de l’après-midi (acquis social datant de plus de 40 ans !) ;
  • révision à la forte baisse (divisé par 2) des temps partiels sur le site, avec une limitation à deux temps partiels maximum par jour ;
  • suppression d’un poste à la caisse courante avec création d’un poste hybride de flux-préparation de commandes-préparation atelier ;
  • imposition des RTT employeurs par la direction dans la limite de 7.
Toutes ces décisions prises de manière unilatérale choquent fortement les agents du centre par leur violence et leur soudaineté.

L'intersyndicale  CFDT, CGT  FO, CFTC et SNABF Solidaires a immédiatement réagi en déposant un préavis de grève reconductible.

Dans le courrier adressé aux directeurs généraux, les organisations syndicales soulignent que : concernant l’organisation de l’atelier, il apparaît que celle-ci aurait dû découler du travail du « groupe d’avancement participatif » composé d’agents de caisse et de caissiers du centre fiduciaire de Lyon-Gerland assisté par la société externe ValID, mandatée par la DAF.

Or, dans un procédé malhonnête, il apparaît finalement que, contrairement à ce qui a été préalablement annoncé aux membres de ce groupe, cette même société externe a tiré ses propres conclusions, qui ont eu pour résultat la mise en place d’une organisation-cible à 8 postes à Lyon-Gerland et 7 postes dans les NCF du CEFINOF et de PLC.

Les syndicats ne peuvent donc pas se satisfaire de ce procédé qui fait fi de l’avis des agents de terrain, qui, jusqu’à preuve du contraire, sont les premiers concernés par ces changements radicaux. L’amélioration des conditions de travail, principe fondateur du projet DEFI qui doit revenir au premier plan, est mise sous le tapis au profit de la productivité et des coupes systématiques dans les effectifs.

Concernant la modification de l’organisation horaire de la journée, les organisations syndicales rappellent que celle-ci ne peut être mise en place sans modification préalable du protocole d’horaires variables, sur lequel paraissent les sujétions de la précédente pause méridienne.

De plus, la suppression de la pause réglementaire de l’après-midi, en place depuis plus de 40 ans, ne nous paraît pas nécessaire, à partir du moment où la durée d’utilisation des équipements est respectée. La suppression pure et simple de cette pause par la direction sans concertation préalable fait figure de coup de poignard à la bonne marche d’un service au sein duquel le lien social est essentiel au fonctionnement.

Par ailleurs, au sujet des temps partiels, il leur paraît inacceptable de limiter de manière stricte les temps partiels à 2 par jour sans prendre en compte la situation personnelle des agents.

Des déplacements ponctuels de vacations peuvent, comme c’est le cas actuellement, être effectués selon le besoin du service sans renier le droit élémentaire des collègues exerçant un temps partiel comme c’est leur droit.

Concernant l’organisation de la caisse courante, il semble nécessaire de garder un effectif de 4 agents plus 1 AMF puisque le travail en binôme est obligatoire dans le fonctionnement d’une caisse modernisée.

Concernant les congés, imposer les RTT d'employeurs ne s’impose pas compte tenu du fait que ces mêmes congés sont naturellement posés en période creuse, suite à leur refus en période tendue.

Pour l'intersyndicale, il est tout de même utile de rappeler que les agents de centre fiduciaire de Lyon-Gerland ont fait beaucoup de concessions depuis plus de deux ans, sans rien recevoir en retour. En effet, les petits pas les uns vers les autres (formule chère à une personne de la DAF ) n’ont été faits que par ces mêmes agents, qui ont vu leurs horaires passer de 34h10 à 37h30 sans compensation et qui se sont vus enfermer dans un cercueil de béton, coupés de la lumière du jour. Il serait donc temps que les paroles ne restent pas vaines et que les promesses soient suivies d’actions concrètes :
  • un effectif minimu ;
  • le maintien de l’organisation horaire des journées avec 4 quarts de sessions (2 le matin et 2 l’après-midi) et le maintien de la pause réglementaire de l’après-midi ;
  • maintien de la gestion au cas par cas des temps partiels sans se borner au chiffre très réducteur de deux par jours ;
  • gestion des RTT employeurs à la seule initiative des agents ;
  • maintien d’un quatrième poste pérenne en caisse courante.
Pour les agents des autres implantations, des difficultés récurrentes perdurent, dont les revendications spécifiques découlent.

Les syndicats de la banque sont par ailleurs très inquiets pour la mise en sécurité du « plus grand coffre-fort d’Europe » à La Courneuve, qui ne nous paraît pas suffisante sur la papier, à quelques semaines du début du transfert des valeurs du centre fiduciaire de Paris.

Les agents de caisse du centre fiduciaire de Lyon-Gerland (comme tous les opérateurs sur monnaie fiduciaire des autres sites) auront toujours à cœur de bien faire leur métier mais pas au mépris de leurs conditions de travail.

Le préavis de grève est déposé pour l’ensemble des établissements de la banque.

L'intersyndicale demande aux DG d’ouvrir des négociations sur la base de ce cahier revendicatif dans les meilleurs délais.
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