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30 / 10 / 2015 | 1 vue
Nora Ansell-Salles / Abonné
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Entre rédaction et lecture

De gros dangers menacent le mouvement mutualiste fonctionnaire, provoquant un front uni mutualiste et syndical. En effet, le projet 2016 de loi de finances de la Sécurité sociale, en cours d ’ examen parlementaire au moment de la rédaction de cet éditorial, pourrait, en deux articles seulement, mettre fin au modèle de protection solidaire construit par les fonctionnaires eux-mêmes.

Est ainsi visée la gestion mutualiste du régime obligatoire, confiée depuis 1947 aux mutuelles de fonctionnaires par la loi Morice, susceptible d ’ être remise en cause par simple décret, dessaisissant au passage le parlement de ses prérogatives.

Sont également concernés, les mécanismes de solidarité générationnels caractéristiques des offres mutualistes, qui peuvent être « balayés », sous couvert de favoriser l ’ accès à une complémentaire pour l ’ ensemble des retraités, par un dispositif spécifique qui entraînera une segmentation catastrophique des populations et des risques.

Plus encore, une mission confiée aux grands corps de l ’ État, préconiserait de mettre fin aux mises à disposition et détachements de fonctionnaires au profit des organismes mutualistes (intégralement remboursés à l ’ État à ce jour) affectant ainsi irrémédiablement la gestion de nos organisations.

Quelle volonté politique se cache derrière de telles mesures ? Bien malin qui pourrait y répondre tant tout cela ressemble à un pilotage à vue, sans aucune concertation préalable avec les différents acteurs, ni études d ’ impacts sur les conséquences (y compris sociales) qu ’entraîneraient ces remises en cause.

À moins que la cohérence soit de confier l ’ organisation et la gestion de la couverture complémentaire aux seuls opérateurs lucratifs, pour lesquels la santé est un marché comme les autres !

Cela ne pourrait plus alors s ’ apparenter à une absence de vision mais bien à une stratégie politique affirmée.

Souhaitons qu ’ au moment de la lecture de ces lignes, tout cela n ’ ait été qu ’ une simple alerte.

Pas sûr malheureusement, au vu des premiers votes de l’Assemblée nationale.

Serge Brichet, président de la MGEFI

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