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24 / 02 / 2012 | 35 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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EDF vole au secours de Photowatt

EDF est seule en lice pour reprendre Photowatt, le fabricant français de cellules photovoltaïques placé en redressement judiciaire en novembre. Reste à espérer maintenant que ce projet aura une véritable assise industrielle.

En dépôt de bilan avant d'être placé en redressement en novembre 2011, l'unique fabricant français de cellules photovoltaïques pour panneaux solaires devrait être repris par EDF, via sa filiale Énergies Nouvelles Réparties (EDF ENR), a déclaré mardi soir le président du tribunal de commerce de Vienne (Isère). S'engageant à investir 75 millions d'euros pour ses deux premiers exercices, EDF ENR conserverait 345 salariés sur les quelque 430 salariés encore en poste.

Quant aux 85 autres affectés principalement au marketing et au bureau d'études, ils seraient reclassés au sein du groupe public (EDF, ERDF ou RTE) dans un rayon de 60 kms ou une heure de trajet de la commune Bourgoin-Jallieu où est basé le site de Photowatt. « Compte tenu de la surface d'EDF, on peut penser que les perspectives seront meilleures qu'avant », résume Philippe Miklou, représentant du syndicat FO-Photowatt, qui avait émis un avis favorable lundi, lors d'une réunion du comité d'entreprise.

Reste encore à connaître les détails précis de l'offre d'EDF, qui semble pour l'heure n'apporter des garanties qu'à moyen terme, soit trois à quatre ans mais pas au-delà. « C'est toujours bon à prendre pour les salariés », commente le secrétaire général de l'union départementale FO de l'Isère, Jean-Pierre Gilquin, avec quelques réserves.

Car le problème à ce stade du dossier, explique-t-il, « c'est que nous avons du mal à percevoir la vision globale d'EDF mais aussi des pouvoirs publics sur le projet industriel ».
Son interrogation porte « sur leurs volontés respectives de construire et pérenniser une véritable filière photovoltaïque de qualité, susceptible de concurrencer les cellules low-cost importées d'Asie ». Pour lui, « cela suppose d'abord de rapatrier l'assemblage des modules délocalisés à l'étranger après le précédent plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), puis d'investir réellement dans la recherche et le développement de nouvelles technologies (panneaux de 2ème génération) ».

Sachant que Photowatt avait beaucoup souffert des tergiversations du gouvernement, Jean-Pierre Gilquin espère maintenant que la reprise in extremis par EDF n'est pas seulement « un coup politique » de campagne présidentielle. Une manière de rappeler que c'est Nicolas Sarkozy, qui avait forcé la main du PDG de l'entreprise publique début février.

Le Président de la République avait ensuite tenu à annoncer lui-même « la bonne nouvelle » aux salariés à l'occasion d'un déplacement sur le site de Photowatt le 9 février, la veille de la déclaration officielle de sa candidature à sa propre succession à l'Élysée. Les salariés vivant depuis des mois, pour ne pas dire des années, dans l'incertitude du lendemain, seront en partie fixés le 27 février, date de la décision du tribunal de Vienne.

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