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07 / 09 / 2012 | 5 vues
Didier Le Picaut / Membre
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Les injonctions performatives de la loi sur les retraites ne façonnent pas la gestion des ressources humaines

Une réforme des retraites en chasse une autre... Gouvernement après gouvernement, chacun veut mettre sa patte législative au chantier ouvert des retraites. L’encre de la précédente réforme des retraites (2010) à peine séchée qu’ont été promulgués cet été le décret n° 2012-847 du 2 juillet 2012 instaurant la retraite à 60 ans au titre des carrières longues et la loi n° 2012-958 du 16 août 2012 de finances rectificatives pour 2012, Journal Officiel 17 août 2012. D’un point de vue macroéconomique, ces deux textes répondent à leur propre logique interne, à la fois politique et budgétaire.
 
  • Du côté microéconomique, ils vont pétrifier la gestion des fins de carrières des seniors. Une fois de plus, n’en déplaise au législateur, les injonctions performatives de la loi ne façonnent pas la pratique de gestion des ressources humaines au sein de l’entreprise. 
 
Dans un environnement économique en devenir, où les pressions fiscales et sociales s’alourdissent, la mise en application de cette nouvelle loi est perçue comme un socle de contraintes supplémentaires tant pour les employeurs que pour les salariés qui vont devoir travailler deux années supplémentaires.

Si, dans un premier temps, la mise en conformité réglementaire pour l’employeur suffira à répondre aux objectifs chiffrés de la loi n° 2010-1130, dite de réforme des retraites Fillon II, à moyen terme, c’est toute la pratique de gestion des relations humaines qu’il faudra revisiter par la mise en place d’un nouveau contrat global (travail, social, éthique) entre les parties prenantes de l’entreprise.

Dans ce nouveau contexte perturbé, l’obligation pour l’employeur de négocier sur les thèmes de la pénibilité et de l'égalité salariale place la seconde partie de l'année 2012 sous haute tension sociale. En effet, de nombreux accords collectifs (dont l’objet est l’emploi des seniors) arrivent à terme et les syndicats mis sous tension par une véritable demande sociale matérialisée sur ce sujet ne vont pas se contenter de mesures consensuelles, comme le tutorat ou les entretiens de mi-carrière. La question n’est pas d’opposer les logiques de « réparer » ou « compenser » les dommages affectant la santé des salariés liés aux organisations de travail qui exposent le salarié à des facteurs de pénibilité, la question devient : combien ? Et quelle négociation est à mener par les parties prenantes pour s’entendre sur le montant en euros de ce « combien » ?
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