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11 / 06 / 2013 | 53 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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La surcharge de travail : priorité du Japon en matière de prévention des risques

L’importance du collectif de travail est au au cœur de la semaine de la qualité de vie au travail qui s’ouvre aujourd’hui.

Le rapport de Loïc Lerouge, chargé de recherche au CNRS et coordonnateur du programme ANR COMPARISK, « approche juridique comparée des risques psychosociaux au travail, démarche française et systèmes étrangers (Europe du Sud et du Nord, Québec, Japon) » publié au retour de trois mois d’observation de l’approche japonaise, apporte un éclairage tout en nuance sur le poids du collectif dans l’intensification de la surcharge du travail, dénommée « karôshi » quand elle conduit à la mort. 

  • La prévention du « karôshi », qui est désormais une priorité à cause du trop grand nombre d’heures de travail effectuées dans les entreprises japonaises, se heurte d’abord à une « culture du collectif, celui au sein duquel il n’est pas bon de ressortir ou de se faire remarquer ».


Les autorités et les acteurs de la prévention des risques professionnels qui « se concentrent sur une approche individuelle du problème » ne favorisent pas l’expression des salariés soumis à une surcharge de travail. Pour Loïc Lerouge, le Japon « se fonde encore essentiellement sur un système curatif avec la compensation du dommage subi par la victime ou la famille en raison d’un risque psychosocial. Les entreprises japonaises possèdent des accords sur les congés maladies avec une politique des arrêts maladies beaucoup plus favorable que le régime légal. Or, certains salariés abusent de ce mécanisme grâce aux certificats médicaux délivrés par les médecins psychiatres et sont susceptibles de bénéficier de longs arrêts maladies à la charge de l’employeur ».  Il n’empêche que le nombre de litiges en rapport avec le harcèlement a considérablement augmenté entre 2002 et 2011, au point de devenir le deuxième motif de contentieux, indique le rapport. Pourtant, les salariés n’ont qu’un soutien très relatif des syndicats qui « évitent la confrontation directe avec les employeurs afin de faire avancer l’économie japonaise ».

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J’ai bien peur que la centaine de stresseurs qui font la non-qualité de vie au travail soient sensiblement les même au Japon comme ailleurs. Les « solutions » aussi. Pour ne parler que de la France, on peut même imaginer qu’une véritable formation à la « Conduite des hommes » appuyée sur une réelle volonté politique permettrait de diminuer le manque de considération dont souffrent beaucoup d’opérateurs ; de lutter contre la diffusion d’informations inutiles qui parasitent celles nécessaires ; d’accroitre la marge de manœuvre des encadrants de proximité ; de s’écarter chaque fois qu’il le faut de la procéduralisation excessive du travail … et même de lutter contre la solitude du poste et l’imprécision des missions. Ce serait déjà autant de stresseurs et donc autant de stress en moins http://astouric.icioula.org