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09 / 06 / 2011 | 90 vues
Jean-Pierre Yonnet / Abonné
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La responsabilité sociale des entreprises, une nouvelle frontière pour les IRP ?

Beaucoup d’entreprises communiquent sur leur responsabilité sociale, en faisant un argument auprès des consommateurs soucieux de ne pas « acheter idiot ».

La RSE fait l’objet d’une norme (ISO 26 000) et il existe même des agences de notations sociales (Vigeo).

LA RSE, un simple gadget ?

Mais, direz-vous, les principaux garants du respect des normes sociales sont les IRP. Ont-elles une place dans la RSE ou celle-ci est-elle une construction destinée à occuper, à la seule initiative des entreprises, le vide laissé par le recul des modèles de régulation par l’État et par la négociation collective ?

De notre point de vue, la réponse doit être nuancée. Ne nous leurrons pas, pour beaucoup d'entreprises la RSE est un outil de communication sans contenu réel. Mais d’autres prennent cette responsabilité au sérieux et cherchent une véritable valeur ajoutée sociale.

Associer les IRP


La RSE doit prendre en compte le point de vue de toutes les « parties prenantes » : actionnaires, salariés, consommateurs, riverains etc. Mais comment consulter ces « parties prenantes » ? Afin de ne pas se retrouver demain face à un mode de consultation dans lequel elles n’auraient pas leur mot à dire, les IRP auraient tout intérêt à demander à être associées dès maintenant à la démarche de RSE. Le CE pourrait demander à être consulté sur le rapport RSE lorsque l’entreprise en publie un. À cette occasion il pourrait :

  • vérifier la sincérité du rapport RSE en le comparant au bilan social, aux informations détenues par les IRP en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail, de formation, de respect du droit du travail etc. ;
  • élargir sa perspective en portant un regard sur la politique de l’entreprise en matière de sous-traitance, d’empreinte carbone, de développement durable etc.

Renforcer l’expertise du CE en matière de RSE


En plus de demander à être associé à la démarche RSE, le CE peut très bien prendre l’initiative de réaliser une expertise (ou une contre-expertise) RSE.

Afin d’aider les IRP à se saisir de la question de la RSE, l’Orseu a noué un partenariat avec le cabinet Agiress. Ce cabinet a été créé par Elsa Régent, qui a elle-même une forte sensibilité sociale puisqu’elle a été responsable du service juridique de l’Unsa Pays de Loire.

Agiress a développé un outil d’expertise qui permet de pointer l’ensemble des engagements de l’entreprise en matière de RSE.

La responsabilité sociale suppose le dialogue social. De notre point de vue, il est de la responsabilité des entreprises d’associer les représentants du personnel à la démarche RSE. Mais c’est aussi aux représentants du personnel de forger leurs propres outils de connaissance et d’analyse.
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