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17 / 05 / 2016 | 7 vues
Philippe Charry / Abonné
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La Cour des Comptes rêve-t-elle de diriger la Poste ?

On peut légitimement se se demander si la Cour des Comptes rêve de diriger la Poste après la nouvelle salve de critiques de la première au sujet du service public postal. La fédération FO com constate qu’après le rapport paru en début d’année prônant la remise en cause du service universel du courrier et celle du statut des facteurs, la Cour des Comptes s’attaque maintenant au réseau des bureaux de poste et aux guichetiers.

Outrepassant leur rôle, les « Sages de la rue Cambon » s’érigent en juges de l’opportunité et, plus grave, en prescripteurs des orientations stratégiques et décisions qui relèvent de la seule prérogative du gouvernement et des dirigeants des entreprises publiques.

Notre fédération observe aussi encore une fois que les juges financiers, cloîtrés dans leur laboratoire économétrique, méconnaissent les réalités humaines et les spécificités d’un réseau de service public.

Avec l’obsession de la réduction des coûts, la Cour des Comptes prône finalement la réduction massive du nombre de bureaux de poste, à la ville comme à la campagne. L’habillage qu’elle donne à ses recommandations n’y change rien.

La configuration qu’elle préconise, vise à découper l’espace urbain en zones de chalandise et donc de pouvoir d’achat, tout en cantonnant le plein exercice des missions de service public (on pense notamment à l’accessibilité bancaire) vers les quartiers populaires. Ce serait là une véritable discrimination rendant caduque, sous une apparence caritative, l’égalité entre citoyens.

Autre sujet de préoccupation pour notre organisation syndicale, la Cour se livre à une ingérence caractérisée dans la sphère des relations sociales.

En effet, elle n’hésite pas à remettre en cause des accords dûment signés, plus précisément sur les dispositifs de préretraite et « le rattrapage des rémunérations du personnel salarié sur celles des fonctionnaires », sans oublier de déplorer l’accord « guichetiers » revalorisant les rémunérations.

Notre fédération tient à dénoncer cette ingérence comme un excès de pouvoir et s’interroge sur les bénéficiaires réels de cet exercice antisocial.

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