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26 / 10 / 2009 | 13 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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L'entreprise de transports TVM espionnait ses salariés

La centaine de salariés de l’entreprise de transport urbain et régional de voyageurs (TVM) de Mantes-la-Jolie (Yvelines) est tombée de haut le 10 octobre dernier, lorsqu’elle a découvert par hasard que la direction l'espionnait grâce à un système de vidéo-surveillance sophistiqué.

Des caméras équipées de micros susceptibles d’enregistrer toutes les conversations avaient été soigneusement placées dans les endroits fréquentés par le seul personnel (salle de détente, couloir…).

« Dupés, les salariés sont écœurés et scandalisés. Ils sont d’autant plus en colère qu’aucun panneau ou affichette signalant la présence de ce dispositif n’avait été apposé dans les locaux et sur lequel aucune consultation des représentants du personnel n’a eu lieu », rapporte Mohamed Abarhouch, secrétaire FO au comité d'entreprise, qui a fait venir un huissier pour constater les faits, après une visite au commissariat et en attendant d’éventuelles poursuites judiciaires.

  • La mise en place de caméras est uniquement destinée à lutter contre « les actes de malveillance », a justifié la direction selon laquelle jamais, au grand jamais, il n’y a eu de système d’écoute. « Nous ne sommes pas chez les barbouzes ici », a-t-elle affirmé aux salariés.

« Pourquoi la direction s’est-elle alors permis de disposer dans les locaux privatifs de l’entreprise et à l’insu du personnel un matériel qui relève de la haute technologie, comme cette caméra miniature et ce micro de la taille d’un grain de raisin branchés et intégrés à des détecteurs de mouvements que l’on a découverts? », demande Mohamed Abarhouch.

Car, pour le secrétaire FO, la découverte fortuite du dispositif est intervenue dans un contexte social on ne peut plus tendu. En effet, les salariés venaient tout juste d’arracher un accord sur les conditions de travail et les salaires après une grève de 38 jours. Un long bras de fer leur ayant notamment permis d’obtenir une hausse générale des salaires, des temps de pause payés à 100 %, ainsi que des amplitudes horaires réduites et ramenés à 9 heures 30 par jour (au lieu de 11 heures) et le maintien de la mutuelle.

Par ailleurs, cet accord prévoit bien la pose de caméras de surveillance… mais dans les bus et pour prévenir les agressions à partir du 1er janvier 2010.

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